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Examen des casiers judiciaires des enseignants : "Il faudrait envisager des contrôles systématiques et réguliers"

Yves Crespin, avocat de l'association qui vient en aide aux personnes victimes de maltraitance durant l'enfance L'enfant bleu, a demandé, vendredi sur franceinfo, les contrôles des casiers judiciaires des enseignants deviennent plus systématiques.

Article rédigé par franceinfo
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Une enseignante devant sa classe, le 4 septembre 2017, à Corbeil-Essonnes (Essonne). (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

L'Éducation Nationale a examiné les casiers judiciaires de l'ensemble de ses enseignants pour éviter des affaires de pédophilie. Après deux ans de travail, 26 personnes condamnées pour atteinte sexuelle sur mineur, violence sur mineur ou détention d'images pédo-pornographiques ont été suspendues puis révoquées. Invité de franceinfo, vendredi 19 janvier, Yves Crespin, avocat de l'association L'enfant bleu, qui vient en aide aux personnes victimes de maltraitance durant l'enfance, a expliqué que "ces contrôles doivent donc être plus systématiques".

franceinfo : Un million de personnes ont été passées au crible. Est-ce une bonne nouvelle ?

Yves Crespin : C'est une bonne et une mauvaise nouvelle. C'est rassurant de voir que le ministère de l'Éducation nationale, sous l'impulsion de Najat Vallaud-Belkacem, a fait le nécessaire pour ce contrôle. Il était indispensable, mais jusqu'ici il n'y en avait pas. Ce qui est inquiétant, c'est qu'on ait trouvé 26 personnes déjà condamnées œuvrant encore dans l'Éducation nationale. C'est 26 de trop. On attend des enseignants un comportement complètement exemplaire. Il faut bien comprendre qu'après les parents, les enseignants sont les repères des enfants. Ce sont eux qui sont au plus près des enfants. Heureusement, ils ont été trouvés et radiés de l'Éducation nationale. Malheureusement, la criminalité, dont sont victimes les enfants, n'a pas baissé en France. Elle est toujours au même niveau malgré les moyens employés, malgré les différentes lois adoptées, malgré les structures mises en place, malgré la conscience de ce vrai problème de société. Le niveau de pédocriminalité est toujours aussi important et ça, ça m'inquiète.

Les parents sont en droit de se demander pourquoi ça n'a pas été fait avant...

On a perdu énormément de temps. Malheureusement, il a fallu attendre une affaire [à Villefontaine, en Isère, un directeur d'école maternelle, mis en examen pour viols sur plusieurs jeunes enfants, en mars 2016] pour que le ministère réagisse. Alors que nous, les associations, avions obtenu, dès 2004, la création du fichier des délinquants sexuels qui devaient être examinés dès l'embauche d'un enseignant ou d'une personne susceptible de travailler auprès d'enfants. Il faudrait envisager des contrôles systématiques et réguliers, car à l'embauche, c'est fait, mais les condamnations peuvent intervenir pendant le contrat de travail.

Est-ce qu'il ne faudrait pas des contrôles dans d'autres secteurs où se trouvent les enfants ?

Malheureusement, les pédocriminels agissent un peu partout. Il n'y a pas que dans l'Éducation nationale. Au sein de l'Église, des colonies de vacances, des associations de jeunes, il y a des pédocriminels. Ces contrôles doivent donc être plus systématiques. Surtout, l'usage, le recours à l'examen des fichiers disponibles, le fichier des délinquants sexuels, le fichier des antécédents judiciaires, doivent permettre aux employeurs de faire ces contrôles. Les moyens existent, il faut juste qu'il y ait une volonté de les mettre en place.

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