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Polémique autour de la privatisation d'un centre aquatique pour une journée "burkini"

Une association a privatisé un parc aquatique des Bouches-du-Rhône pour une journée interdite aux maillots de bain deux pièces, en raison de la présence de maîtres nageurs hommes. Le maire veut prendre un arrêté municipal contre l'événement, pourtant légal.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Photo d'illustration dans une piscine de Hambourg (Allemagne), en avril 2016.  (LUKAS SCHULZE / DPA / AFP)

"Je compte sur vous pour ne pas venir en 2 pièces. Le minimum est un maillot une pièce avec paréo." Une association de femmes des quartiers nord de Marseille a privatisé un parc aquatique des Bouches-du-Rhône, afin de passer une journée les pieds dans l'eau. Mais les consignes rédigées pour l'occasion font bondir de nombreux élus, qui dénoncent une dérive communautariste.

Le maire va prendre un arrêté municipal contre l'événément

Smile 13 se présente comme une "association socio-culturelle, sportive et d'entraide pour femmes et enfants" et dit avoir "privatisé" le Speed Water Parc, situé aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), samedi 10 septembre, avant de reporter l'événement la semaine suivante. "Bien entendu il y aura des maîtres-nageurs hommes c'est la raison pour laquelle l'association a négocié afin qu'exclusivement le parc autorise la baignade en burkini", explique l'association sur sa page Facebook, ajoutant que "les enfants garçons sont également autorisés jusqu'à dix ans". Le jilbeb, une longue robe qui couvre tout le corps, est également autorisé.

L'événement est légal, car l'espace est privatisé. Mais le maire sans étiquette de la commune, Michel Amiel, s'oppose farouchement à cette journée. "Cela relève à la fois de la provocation et d'un repli identitaire", dénonce le maire, contacté par francetv info. Michel Amiel a donc décidé de déposer un arrêté municipal afin d'interdire la manifestation "car elle peut menacer l'ordre public". "J'ai peur que, dans le contexte actuel, l’événement suscite des prises de position dures et agressives", explique-t-il. "Des femmes se battent, depuis des dizaines d’années, pour avoir des libertés, ajoute-t-il. Cette manifestation jette un voile, sans mauvais jeu de mot, d’obscurantisme sur la condition féminine."

Plusieurs élus font par de leur indignation

Cette affiche a également fait réagir plusieurs élus marseillais, à commencer par la députée Valérie Boyer (Les Républicains). Laquelle a rédigé une tribune, sur Twitter, afin de dénoncer les consignes de l'association. "Accepter cette soi-disant mode, écrit-elle, c'est conforter le communautarisme dans notre pays, mais c'est aussi une question de dignité de la femme, une question de respect de nos principes fondamentaux."

Stéphane Ravier, le sénateur-maire FN des 13e et 14e arrondissements de Marseille, a également réagi dans un communiqué : "Cette journée islamique démontre qu'au-delà des discours rassurants des autorités musulmanes, un certain nombre de musulmans se coupent volontairement de notre modèle républicain, et se mettent d'eux-mêmes à l'écart de notre société." L'élu fait pression sur le centre aquatique, lui demandant de "prendre ses responsabilités et de renoncer" à cette journée.

"Chacun doit pouvoir pratiquer son culte comme il l'entend"

"Je ne vois pas ce qu'on peut nous reprocher à part de pratiquer notre religion, a réagi la trésorière de l'association, contactée par Le Lab d'Europe 1. Nous sommes dans un pays laïque et chacun doit pouvoir pratiquer son culte comme il l'entend. Ce sont des femmes avant tout, qui veulent avoir des activités." 

La direction du parc aquatique Speed Water s'affirme quant à elle "libre de privatiser son espace aquatique toute une journée à l’instar de la privatisation d’une salle des fêtes pour la célébration d’un mariage, sans considération notamment d’un culte religieux", écrit-elle dans un communiqué. Le parc précise toutefois que l'événement "reste hypothétique" puisque l'association Smile 13 "n'a toujours pas réservé cette date ni même confirmé à la société Speed Water sa volonté de maintenir cet événement".

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