Création de l'Office mineurs : "Nous n'avons pas été consultés", déplore La Voix de l'Enfant
"Nous n'avons pas été consultés", a déploré mercredi 30 août sur franceinfo Martine Brousse, présidente de La Voix de l'Enfant, alors que le décret créant l'Office mineurs est paru mercredi 30 août au Journal Officiel. Ce nouvel office central de la police judiciaire est dédié à la lutte contre les violences sur mineurs. Il sera inauguré d'ici fin septembre.
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Martine Brousse reconnaît qu'il y a eu "des annonces il y a quelques mois". Gérald Darmanin avait annoncé sa future création en 2022 afin de répondre à la hausse des atteintes faites aux mineurs. Mais La Voix de l'Enfant s'interroge sur les contours de cet office. "Qui va gérer cet office ? Comment la base a-t-elle été consultée ? Ne valait-il pas mieux renforcer" l'existant ? Selon elle, "ce sont des annonces qui sont faites sans tenir compte de la réalité du terrain et sans renforcer l'existant qui fonctionne".
Martine Brousse témoigne de ce qu'elle constate sur le terrain "avec des gendarmes". Elle alerte sur le manque de moyens à leur disposition. "Ils n'ont pas assez de moyens. Les unités d'accueil qui recueillent la parole de l'enfant avec des pédiatres, des pédopsychiatres, avec des gendarmes, n'ont pas des moyens, non seulement financiers, mais des moyens humains". Elle appelle à prendre "la mesure des déserts" car "il y a des déserts pour recueillir la parole des enfants". La présidente de La Voix de l'Enfant affirme que "sur plus de 7 000 auditions dans les unités d'accueil pédiatriques Enfants en danger, il n'y a pas 25 % de policiers qui viennent. Donc il y a un vrai problème".
Des milliers de plaintes déposées ou d'informations préoccupantes ne sont pas prises en compte
Martine Brousse, présidente de La Voix de l'Enfantà franceinfo
Elle pointe "une recrudescence de violences sur les enfants, qu'elles soient physiques, sexuelles, harcèlement ou autre". Martine Brousse estime "qu'il n'y a pas une politique cohérente et interministérielle" sur la question des violences sur mineurs. Elle plaide pour "partir de ce qui fonctionne" avec les "choses formidables qui fonctionnent depuis des années". "Pourquoi ne pas les renforcer et faire en sorte, après, d'y apporter des idées nouvelles et de l'amélioration ?"
Martine Brousse regrette par ailleurs que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin n'ait "jamais reçu" La Voix de l'Enfant. "C'est la première fois depuis plus de 40 ans de la Voix de l'Enfant qu'un ministre de l'Intérieur ne reçoit pas des professionnels qui travaillent au quotidien depuis plus de 25 ans avec la loi d'Elisabeth Guigou que nous honorons". "Cette souffrance des enfants maltraités, ce n'est pas tolérable chez nous", ajoute la présidente de l'association. "Parlons des enfants, partons des enfants. Mettons-nous à la hauteur des enfants et à ce moment-là, nous trouverons les bonnes réponses".
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