Policier incarcéré à Marseille : le gouvernement "doit prendre ses responsabilités", estime le secrétaire général de la CGT-Intérieur-Police
Le secrétaire général de la CGT-Intérieur-Police déclare jeudi 27 juillet sur franceinfo ne pas comprendre " la position du gouvernement" à propos des déclarations du directeur général de la police nationale. Dans une interview pour le journal Le Parisien, Frédéric Veaux a affirmé qu'avant "un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison".
Le gouvernement " doit prendre ses responsabilités", soutient Anthony Caillé, alors que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est engagé jeudi 27 juillet à recevoir les syndicats de police dans la soirée.
"Je pense que le gouvernement ne doit pas faire l'impasse de communiquer là-dessus", ajoute le secrétaire général de la CGT-Intérieur-Police. Prendre ses responsabilités, selon Anthony Caillé, c'est "replacer les choses là où elles doivent être. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on est dans un État de droit. Ce que demandent certains policiers et certains syndicats de policiers – d'avoir une justice d'exception à l'endroit des policiers – ce n'est pas aujourd'hui entendable, ni acceptable. Ce serait grave dans une République, dans une démocratie".
"Un métier qui est en extrême souffrance"
Depuis qu'un policier de la Brigade anticriminalité (BAC) de Marseille a été placé en détention provisoire, vendredi 21 juillet, soupçonné d'avoir roué de coups un jeune homme en marge des émeutes au début du mois, les syndicats de police enchaînent les sorties médiatiques pour clamer leur colère. Dans plusieurs régions, des policiers se sont mis au service minimum, voire en arrêt-maladie. Tandis qu'à Nice, rapporte France Bleu Azur, une centaine d'agents se sont rassemblés mercredi 26 juillet pour une manifestation.
"Effectivement, c'est un métier qui est en extrême souffrance", confirme Anthony Caillé, de la CGT-Intérieur-Police. " On a qu'à le voir, notamment sur le taux d'arrêts-maladies et le taux de suicides dans notre profession extrêmement important. Mais à force de demander aux policiers de ne faire que des missions répressives punitives, ce n'est pas tenable", nuance le délégué syndical.
"Aujourd'hui, quelqu'un qui, tous les jours, se lève pour administrer des punitions et faire de la répression, il ne rentre pas chez lui indemne."
Anthony Caillé, secrétaire général de la CGT-Intérieur-Policeà franceinfo
Anthony Caillé a publié une tribune dans les colonnes du journal Le Monde mercredi 26 juillet. Il estime qu'il faut réformer la formation, l'usage des armes et les instances qui contrôlent les écarts de la police, comme l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), pour éviter que les policiers français ne s'éloignent davantage de la population qu'ils sont censés protéger.
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