Généralisation des caméras-piétons : "Pour les policiers, ce n’est pas un problème, on est transparent", assure l'UNSA Police
Près de 11 000 policiers utilisent déjà les caméras-piétons durant leurs interventions. Mais le matériel est de mauvaise qualité, selon les syndicats qui ne sont pas opposés à leur utilisation.
Les caméras-piétons pourraient-elles être une solution pour apaiser les tensions entre le public et les forces de l'ordre ? Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé lundi 30 novembre devant les députés que l'ensemble des policiers et des gendarmes vont en être équipés d’ici le mois de juillet prochain.
Près de 11 000 policiers sont déjà dotés de ces caméras. Elle sont fixées sur l’uniforme à la hauteur de la poitrine ou de l’épaule. Mais le dispositif n’est pas satisfaisant selon les syndicats qui pointent des images de mauvaise qualité et des batteries de faible capacité. Thierry Clair, secrétaire national du syndicat UNSA Police, souhaite qu’un dispositif efficace équipe les policiers : "C’est une solution qui permettra d’avoir, avec le son et l’image en tout cas, les déclarations des fonctionnaires qui seront totalement corrélées par rapport à ce qui est filmé par la patrouille de police qui sera amené à intervenir", explique-t-il. "Pour les policiers avoir une caméra ce n’est pas un problème, on est transparent", poursuit-il.
"Le tout c’est d’avoir du matériel qui fonctionne. Les caméras qui équipent ces services aujourd’hui ne sont pas utilisées parce qu’elles ne sont pas du tout efficientes. La durée des batteries est insuffisante et le son n’est pas très bon, on ne comprend pas tout quand les personnes sont à plus de deux mètres. C’est un matériel qui n’est pas du tout efficace et qui reste dans les tiroirs", regrette Thierry Clair.
Un outil de dissuasion
Cela fait dix ans que les caméras-piétons sont utilisées par les polices municipales dans près de 400 villes. Les interventions sont filmées et la personne contrôlée est prévenue. "Le simple fait que cette annonce soit dite à haute voix de manière intelligible suffit souvent à dissuader des gens qui pourraient par exemple forcer un barrage ou proférer des menaces ou des insultes, ça c’est vrai que c’est quotidien, souligne pour sa part Cédric Renaud, président de l'Association nationale des cadres territoriaux de la sécurité. On peut être dissuadé de faire une bêtise, cela relève le plus souvent des gens qui sont contrôlés ou verbalisés mais aussi de certains agents des forces de l’ordre si jamais ils devaient commettre une erreur."
Globalement, le public est favorable aussi à l'utilisation des caméras, certains refusent d’être filmés mais les syndicats constatent que ce sont des cas exceptionnels.
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