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La police nationale se dote d'une cellule "alerte prévention suicide"

Alors que 28 policiers se sont donné la mort depuis le début de l'année, cette cellule mise en place par le ministre de l'Intérieur aura notamment pour mission de mieux former les commissaires et les officiers à la prévention du suicide.

Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Des policiers se sont rassemblés le 19 avril devant plusieurs commissariats en France, comme ici à Bordeaux, pour rendre hommage à leurs 28 collègues qui se sont suicidés depuis le début de l'année.  (NINA VALETTE / FRANCE-BLEU GIRONDE)

La police doit être plus à l'écoute de ses fonctionnaires. Depuis le début de l'année, 28 fonctionnaires de police se sont donné la mort. Un chiffre beaucoup plus élevé que l'année dernière à la même époque. Christophe Castaner a installé, lundi 29 avril, la cellule "alerte prévention suicide" de la police. L'une de ses missions sera de mieux former les commissaires et les officiers à la prévention du suicide.

Le ministre de l'Intérieur "ne veut plus entendre dire : 'Cela n'était pas lié à son travail.'" Christophe Castaner a conscience que "le suicide a toujours plusieurs déterminants et le travail peut être un de ces déterminants". Mais, s'il ne l'est pas, le lieu de travail "peut être un lieu où l'on va identifier le risque, estime-t-il. Il est nécessaire aussi que nous soyons plus efficace sur ce dispositif-là."

Il y a urgence à donner un peu plus de chance aux policiers en détresse d'être reconnus, d'être aidés.

Jean-Louis Terra
spécialiste de la prévention du suicide

à franceinfo

Pour plus d'efficacité, les services de police les plus exposés au risque psychotraumatique vont être répertoriés. Le psychiatre Jean-Louis Terra va aider la police nationale à mieux détecter les passages à l'acte. Spécialiste de la prévention du suicide, il explique qu'"il faut s'assurer que les personnes en détresse reçoivent des messages cohérents qui leur permettent de remonter à la surface."

Pour aider les policiers fragilisés, une ligne téléphonique sera disponible 24 heures sur 24. Elle sera mise en place dans deux mois. En attendant, les syndicats de policiers seront reçus la semaine prochaine au ministère de l'Intérieur.

Reportage de David Di Giacomo

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