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Police de sécurité du quotidien : "Certains quartiers devront" d'abord "être reconquis", selon le directeur de la police

Eric Morvan, directeur général de la police nationale, a expliqué, vendredi sur franceinfo, que les effectifs supplémentaires dans le cadre de la police de sécurité du quotidien seront déployés dans les quartiers à partir du mois de septembre.

Article rédigé par franceinfo
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Eric Morvan, directeur général de la Police nationale, le 3 octobre 2016, à Pau (Pyrénées-Atlantiques). (GAIZKA IROZ / AFP)

"Par quartier et en moyenne, c'est une quinzaine" de policiers qui vont être déployés dans le cadre de la police de sécurité du quotidien (PSQ), a expliqué Eric Morvan, directeur général de la police nationale, vendredi 9 février sur franceinfo. Cette réforme promise par le candidat Emmanuel Macron après l'affaire Théo et la grogne inédite dans la police a été dévoilée par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, jeudi.

franceinfo : Les quartiers dits difficiles ont-ils été mis de côté pendant un temps ?

Eric Morvan : Il y a une diversité de situations. Il y a des quartiers où il y a une délinquance importante qui sont enkystés depuis longtemps. Certains n'ont pas encore basculés, mais il faut y apporter une attention toute particulière. Il y a des quartiers plus calmes qu'il faut accompagner, notamment dans les politiques locales de rénovation urbaine. La police locale de sécurité du quotidien a pour ambition de prendre toute la diversité de ces situations. C'est vrai que certains quartiers particulièrement difficiles devront être reconquis avant de pouvoir y développer une police de contact avec la population.

Combien de policiers vont être déployés ?

Par quartier et en moyenne, c'est une quinzaine, mais l'effort ne se situe pas uniquement à ce niveau-là. Il faut évidemment plus d'effectifs, mais il faut aussi mieux utiliser les effectifs dont nous disposons déjà. C'est l'abandon de tâches indues, la modernisation de leurs pratiques avec des outils numériques, la simplification de la procédure pénale. C'est de la disponibilité supplémentaire pour être au contact de la population.

Qu'est-ce qui va changer sur le terrain ?

La présence. Jusqu'à aujourd'hui, nous avions une police qui a glissé petit à petit vers l'urgence de l'intervention. On ne voyait les policiers que lorsqu'il y avait un souci. On a, dans ces conditions-là, une relation compliquée avec les gens que l'on côtoie. Ce que nous cherchons à faire, c'est une police de la présence, qu'elle fasse partie du paysage naturellement et pas seulement en cas de conflit.

Quand seront déployées ces polices du quotidien ?

Tout de suite. La police de sécurité du quotidien, c'est toute une série de doctrines qui vont être définies au plus près du terrain. Les effectifs supplémentaires seront déployés dans les quartiers au mois de septembre, au moment où nos promotions vont sortir des écoles de police.

"Il faut évidemment plus d'effectifs, mais il faut aussi mieux utiliser les effectifs dont nous disposons déjà", Eric Morvan

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