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Affaire Michel Zecler : Unité SGP-Police juge "extrêmement dure" la mise en détention de deux policiers

Le procureur de la République de Paris avait demandé la détention provisoire de trois des quatre agents à cause des "troubles exceptionnels à l'ordre public" provoqués par l'infraction, ainsi que pour éviter" un risque de concertation entre les auteurs ou de pression sur les témoins".

Article rédigé par franceinfo
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Un extrait des images de vidéosurveillance où Michel Zecler se fait passer à tabac par des policiers.. (-  / MICHEL ZECLER / GS GROUP / AFP)

"C'est une décision qui est extrêmement dure", a réagi lundi 30 novembre sur franceinfo Rocco Contento, porte-parole du syndicat Unité SGP-Police en Île-de-France. Quatre policiers ont été mis en examen pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique, et deux ont été placés en détention provisoire pour le passage à tabac de Michel Zecler, cet homme noir violemment interpellé le 21 novembre.

Je suis très étonné. La logique aurait voulu qu'ils soient en contrôle judiciaire, parce qu'ils présentaient toutes les garanties. Ils avaient déjà été écartés du service, ils ne présentaient de danger potentiel pour personne.

Rocco Contento

à franceinfo

Le procureur de la République de Paris avait demandé la détention provisoire de trois des quatre agents impliqués, en raison des "troubles exceptionnels à l'ordre public" provoqués par l'infraction et pour éviter "un risque de concertation entre les auteurs ou de pression sur les témoins", avait précisé le procureur de la République dans une conférence de presse dimanche soir. Deux des quatre agents sont actuellement sous contrôle judiciaire.

"Ce que l'on espère, c'est que la décision qui a été retenue ne tienne pas compte de la pression médiatique et que seuls les éléments du dossier ont été pris en compte", a réagi de son côté Thierry Clair, secrétaire national de l’Unsa Police. "Ça crée beaucoup d'émotion dans les services", a confié Thierry Clair, qui s'étonne de la décision de la mise en détention "par rapport à l'ensemble des dossiers qui sont traités, notamment sur un certain nombre de délinquants notoirement connus, où le placement en détention n'est pas requis".

Le secrétaire national de l’UNSA Police a reconnu des "images qui ont choqué les citoyens et des policiers", mais a mis en garde face "à la mise en avant des policiers". "On a vu des violences extrêmes et d'une rare intensité à l'encontre de nos collègues, lors de la manifestation samedi. Il faut qu'on sorte de tout ça", a-t-il conclu.

Toute la profession est en colère, par rapport à cette détention provisoire. C'est une décision qui est beaucoup trop dure.

Rocco Contento

à franceinfo

"L'incarcération doit rester l'exception, déplore le syndicaliste. C'est valable pour les bandits et les voyous. Il n'empêche que mes deux collègues sont en détention provisoire." Rocco Contento a dénoncé "la clameur publique, l'opinion, les réseaux sociaux, et les médias". "La justice, elle ne se rend pas dans les médias ni dans la rue, elle se rend dans les prétoires." Il a reconnu des "gestes inappropriés", mais demande à ce qu'on "laisse la justice suivre son cours, et on verra ce qu'il en résultera à la fin".

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