La justice ouvre une enquête sur des messages racistes publiés sur un groupe Facebook de policiers
Ces messages haineux, racistes, sexistes et homophobes, ont été repérés sur un groupe privé rassemblant plus de 7 000 membres des forces de l'ordre, dont une large majorité de policiers, selon le site Streetpress.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur des messages racistes publiés sur Facebook et attribués à des membres des forces de l'ordre, vendredi 5 juin. Ouverte pour "injure publique à caractère raciste" et "provocation publique à la haine raciale", elle a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Le parquet a été saisi par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, après la publication d'une enquête de Streetpress sur un groupe Facebook, "TN Rabiot Police Officiel", rassemblant 7 760 membres, dont une majorité de policiers et quelques gendarmes.
Les captures d'écran réalisées par Streetpress montrent de très nombreux messages haineux, racistes, sexistes et homophobes échangés entre membres des forces de l'ordre. Certains tournent en dérision la mort de jeunes hommes au volant de leur moto-cross ou insultent la chanteuse Camélia Jordana, qui a récemment dénoncé les violences policières. "S'ils sont avérés, ces propos inacceptables sont de nature à porter gravement atteinte à l'honneur de la police et de la gendarmerie nationales", a commenté l'entourage de Christophe Castaner. Le ministre avait promis mercredi une "sanction" pour "chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes" au sein des forces de l'ordre.
Une association dépose une plainte contre X
L'association antiraciste La Maison des Potes a annoncé une plainte contre X, estimant que "le racisme est un mal qui ronge de plus en plus la police". Membre du comité Justice et vérité pour Adama Traoré, jeune homme noir mort en 2016 après une interpellation, Youcef Brakni a considéré que ce groupe Facebook reflétait le sentiment "d'impunité" au sein de la police. Le réseau social, de son côté, dit étudier "activement ce groupe" – toujours en ligne samedi matin – et assure qu'il retirera "tout contenu" contraire à ses règles interdisant les "discours haineux" et "incitant à la violence", "y compris dans les groupes privés".
Si Christophe Castaner a promis d'être "intransigeant", il s'agit également pour la place Beauvau d'éviter un procès en inaction face aux signes tangibles de racisme au sein des forces de l'ordre. Objets de polémiques récurrentes ces dernières années, les accusations de violences policières couplées à celles de racisme ont rebondi en France, dans le sillage de l'indignation mondiale suscitée par la mort de George Floyd lors d'un contrôle de police à Minneapolis (Etats-Unis).
Une autre enquête de Mediapart et Arte Radio a par ailleurs dévoilé l'existence d'un groupe WhatsApp dans lequel des policiers de Rouen (Seine-Maritime) échangeaient des propos racistes et sexistes. Les agents sont renvoyés en conseil de discipline.
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