Le chef de la Brav-M mis en examen pour violences volontaires lors d'une manifestation en 2020 à Paris

Ce commissaire est soupçonné d'avoir fracturé le nez d'un journaliste syrien et d'avoir frappé un étudiant au sol. Il n'a pas été placé sous contrôle judiciaire, a appris franceinfo du parquet de Paris, confirmant une information du "Monde".
Article rédigé par franceinfo
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Une charge de police de la Brav-M lors d'une manifestation contre la loi sur la "sécurité globale" à Paris, le 5 décembre 2020. (JAN SCHMIDT-WHITLEY / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Le commissaire S., à la tête de la Brigade de répression des actions violentes motorisées (Brav-M) de la préfecture de police de Paris, a été doublement mis en examen le 25 janvier 2024 pour des chefs de violences volontaires sans ITT au préjudice d’une personne et pour violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail de plus de 8 jours, avec arme, au préjudice de deux personnes, a appris franceinfo du parquet de Paris, mardi 23 juillet, confirmant une information du Monde. Il n’a pas été placé sous contrôle judiciaire, selon nos informations.

Les faits remontent au 28 novembre 2020, lors d'une manifestation à Paris contre la loi sur la "sécurité globale". Le commissaire S. est soupçonné d'avoir fracturé le nez du journaliste syrien Ameer al-Halbi à l'aide de sa matraque télescopique et d'avoir frappé un étudiant qui se trouvait déjà au sol, rue de la Bastille, dans le 4e arrondissement de la capitale.

Mis en cause dans l'éborgnement d'un manifestant

Selon Le Monde, au cours de cette charge, menée après des affrontements avec des manifestants violents, le policier est également accusé d'avoir porté onze coups en moins de 20 secondes à des journalistes ou manifestants qui lui tournaient le dos. "J'ai eu le nez cassé, il reste une cicatrice et j'ai plus de mal à inspirer, surtout la nuit, mais ce n'est pas la fin de la vie", confiait auprès de l'AFP Ameer al-Halbi à la suite de cette mobilisation.

Le commissaire S. a également été placé sous le statut de témoin assisté pour des faits de violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente au préjudice de Sébastien N., un syndicaliste de SUD-Rail, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, le 23 mars 2023 à Paris, a appris franceinfo du parquet de Paris. Le fonctionnaire avait lancé une grenade de désencerclement sur Sébastien N., alors que ce dernier lui tournait le dos et se tenait à l'écart des affrontements, décrit Le Monde. "Sébastien N. ne recouvrera jamais la vue", avait déploré son avocate, Aïnoha Pascual.

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