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"Les policiers ont été entendus", se félicite le syndicat SGP Police Force ouvrière après sa rencontre avec Gérald Darmanin

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Article rédigé par franceinfo
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Les syndicats de police rencontraient le ministre de l'Intérieur ce jeudi, alors que le colère monte chez les policiers après le placement en détention provisoire d'un agent à Marseille, mis en cause pour des violences en marge des émeutes urbaines.

"Les policiers ont les nerfs à vif", mais ont été "entendus", assure Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat SGP Police FO, vendredi 28 juillet sur franceinfo au lendemain de la réunion entre les syndicats de police et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. 

>> Protestation policière : Gérald Darmanin appelle les policiers à "reprendre le travail" car "le mouvement met en difficulté les plus fragiles"

La colère monte chez les policiers de France après le placement en détention provisoire d'un policier à Marseille, mis en cause pour des violences en marge des émeutes urbaines. Plusieurs commissariats ont mis en place une "grève du zèle" pour protester.

 "On peut avoir effectivement la compassion de certains hommes politiques", mais "souvent, ce sont des mots et nous, on attend des actes", a insisté Jean-Christophe Couvy. Le ministre de l'Intérieur semble avoir entendu les syndicats de police sur la mise en place d'un guichet unique pour permettre de disposer plus rapidement d'une protection fonctionnelle. 

Si vous êtes policier aujourd'hui et que vous êtes mis en cause, vous êtes victimes, en fait, c'est très compliqué de faire déclencher la protection fonctionnelle qui doit s'appliquer à tous les fonctionnaires.

Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat SGP Police FO

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"C'est la prise en charge des frais d'avocat, des frais de soins. La prise en charge par exemple pour nos familles" d'un déménagement, "quand on doit déménager rapidement parce que notre nom a été balancé publiquement", a-t-il justifié.

Par ailleurs, les syndicats de police militent pour la création d’une juridiction spécialisée afin d’arbitrer l’utilisation de la force légitime : "On voit bien que dès lors qu'il y a un soupçon, on est considéré tout de suite comme un voyou. On peut nous aussi être en détention provisoire et ne plus voir nos enfants et nos femmes", dit-il.

Une justice adaptée aux forces de police

Il réfute l'idée d'une justice d'exception pour les policiers, mais "une justice adaptée, un traitement adapté et pas dérogatoire. Il y a bien une immunité parlementaire et pourtant, ça ne choque pas. Il y a bien une immunité présidentielle et pourtant, ça ne choque pas", a-t-il justifié. Jean-Christophe Couvy souhaite que le cas des policiers incriminés soit traité par "une juridiction spécialisée avec des magistrats qui sont sensibilisés notamment à l'usage des armes des policiers dans un environnement qui est dégradé", explique-t-il.

Les syndicats ont alerté Gérald Darmanin sur la "fragilité" des policiers. "Cette maison police, on pense des fois qu'elle est bâtie sur du rock alors qu'en fait, elle est un peu bâtie sur du sable. C'est très mouvant. On voit bien qu'il y a une fragilité aussi des policiers", dit-il.

Jean-Christophe Couvy n'a pas souhaité s'avancer sur une reprise d'activité normale des policiers en "grève du zèle" après ces quelques avancées : "On consulte d'abord notre base pour prendre des décisions", a-t-il indiqué.

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