Suspicions de violences policières à Lille : une enquête confiée à l'IGPN

D'après l'Observatoire LDH violences policières de Lille, présente dimanche lors d'une manifestation spontanée, les forces de police ont eu recours à un "usage disproportionné de la force".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Trois personnes, encagoulées et armées, ont fait irruption lors d'un mariage, en Moselle (EMMA BUONCRISTIANI / MAXPPP)

L'IGPN enquête sur des suspicions de violences policières survenues dimanche soir à Lille, a appris mardi 9 juillet franceinfo auprès du parquet de Lille. Le parquet indique qu'une plainte a été déposée par un homme, dont la photo de lui le visage en sang est diffusée sur les réseaux sociaux par le député LFI Aurélien Lecoq.

D'après l'Observatoire LDH violences policières de Lille, qui était sur place dimanche soir en tant qu'observateur, une manifestation non déclarée mais pas interdite par la préfecture s'est tenue dans la foulée de l'annonce des résultats des élections législatives. Selon la LDH, il y a eu un "usage disproportionné de la force et un maintien de l'ordre qui a semé la confusion et le chaos". Au moins trois personnes ont été blessées, dont une jeune femme à l'arrière de la tête. Ces trois personnes ont été hospitalisées, selon la LDH.

"Des charges très violentes et des matraques", selon la LDH

D'après la LDH, cette manifestation a démarré dans une ambiance "joyeuse", avec environ 1 000 personnes place de la République à Lille. Les forces de l'ordre se trouvaient "à distance, pas casquées, discrètes", indique l'organisation. C'est au moment où le rassemblement s'est transformé en déambulation dans les rues de Lille qu'il y a eu des "jets immédiats de gaz lacrymogènes avec des sommations", précise la LDH. Et cela "à un moment où le rassemblement qui se lançait en manifestation était encore très mélangé et joyeux". Pour l'organisation, "rien ne justifiait" les lacrymogènes.

Les tensions sont montées encore d'un cran quand le cortège a emprunté la rue d'Inkermann avec l'utilisation très abondante de grenades lacrymogènes. Un groupe d'une trentaine de manifestants s'est mis à jeter des projectiles. À partir de là, "le maintien de l'ordre est devenu chaotique et illisible", assure la LDH. Lorsque le cortège est arrivé dans le quartier de Wazemmes, le "maintien de l'ordre devenu très brutal" avec "des charges très violentes et des matraques".

"La police n'a rien à cacher", selon le préfet

Trois personnes ont été blessées par les effectifs de la brigade anti-criminalité (BAC), assure la LDH alors que des poubelles étaient en train de brûler. Ces trois personnes ont été prises en charge par les pompiers, comme a pu le constater l'organisation. Selon la LDH, les blessés n'étaient ni en noir, ni cagoulés et a priori ne faisaient pas partie des manifestants les plus radicaux. La LDH dénonce également l'attitude des policiers à l'encontre de ces membres présents sur place en tant qu'observateurs.

Joint par France Bleu Nord, le préfet du Nord "renouvelle tout [son] soutien aux policiers engagés [dimanche] soir à Lille lors d'une manifestation sauvage non déclarée dans des conditions très difficiles, au cours de laquelle ils ont fait l'objet de jets de projectiles en continu et de comportements violents malgré les sommations d'usage". Bertrand Gaume assure que "la police nationale n'a rien à cacher, contrairement aux visages des fauteurs de trouble, tout fait se
rattachant à cette manifestation violente non déclarée, sera signalé aux autorités compétentes".

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