Cet article date de plus de quatre ans.

Vidéo Les BRAV-M, les unités de police à moto, seraient-elles plus dangereuses pour les manifestants que pour les casseurs ?

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 3min
Envoyé spécial. Les BRAV-M seraient-elles plus dangereuses pour les manifestants que pour les casseurs ?
Envoyé spécial. Les BRAV-M seraient-elles plus dangereuses pour les manifestants que pour les casseurs ? Envoyé spécial. Les BRAV-M seraient-elles plus dangereuses pour les manifestants que pour les casseurs ?
Article rédigé par France 2
France Télévisions

En allant au contact, les policiers risquent-ils de frapper les manifestants sans les distinguer des casseurs ? Une équipe d'"Envoyé spécial" s'est posé la question au cours d'un tournage le 9 janvier 2020, lors de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites. 

La mission des Brigades de répression de l'action violente motorisées dans les manifestations, c'est se déplacer plus rapidement que les CRS, aller au contact, et arrêter les casseurs. Mais il n'existe aucun chiffre pour mesurer l'efficacité de ces unités mises en place en mars 2019. En "allant au contact", les policiers prennent-ils le risque de frapper sans distinction ? L'équipe d'"Envoyé spécial" a filmé une charge qui pourrait le laisser penser.

Sur ces images, on voit les agents de la BRAV-M, à pied, reconnaissables à leur casque de moto, venir soutenir une compagnie d'intervention (dont les casques sont bleus). Les policiers repoussent la foule, la première ligne est au corps-à-corps avec les manifestants. Puis les images montrent plusieurs personnes à terre, blessées. Parmi elles, un homme reste inconscient au sol pendant plusieurs minutes, avant d'être pris en charge par les secouristes de rue. Que s'est-il passé ? 

Un tir de LBD potentiellement létal 

C'est une autre vidéo, tournée en contrechamp au même moment, qui apporte un éclairage sur cette scène. On y voit un policier d'une compagnie d'intervention s'avancer au milieu d'un cordon de BRAV-M. Il braque un LBD (lanceur de balles de défense), s'avance, puis tire – à bout portant. Un homme s'effondre. C'est lui qui a été filmé, inconscient, par l'équipe du magazine.

Ce tir de LBD à moins d'un mètre, en l'absence de menace visible, serait une faute lourde, selon Aline Daillère, juriste spécialiste des questions policières. Elle doute que le fonctionnaire (qui a été identifié à la suite d'une enquête ouverte par le parquet de Paris) puisse justifier l'usage d'une arme de manière potentiellement létale, ce qui est le cas à cette distance. 

Extrait de "BRAV-M, le retour des voltigeurs" ?, une enquête à voir dans "Envoyé spécial" le 6 février 2020.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.