Violences policières à Lille : six mois avec sursis pour deux agents
Les deux hommes avaient frappé un gardé à vue en 2019 au commissariat central de la ville. Ils étaient poursuivis pour des violences aggravées en réunion.
La sanction est tombée. Le tribunal correctionnel de Lille a condamné, vendredi 9 juillet, deux policiers à six mois de prison avec sursis pour des violences en réunion sur un gardé à vue en 2019, sans prononcer d'interdiction d'exercer à leur encontre. Le ministère public avait requis 12 mois de prison avec sursis simple et une interdiction définitive d'exercer, une demande non suivie par le tribunal qui a aussi prononcé l'exclusion de la peine sur le bulletin numéro 2 de leur casier judiciaire.
Les faits remontent au 15 décembre 2019 : un homme de 23 ans, interpellé après une altercation, est conduit au commissariat central de Lille. Le médecin demande à ce qu'il soit emmené à l'hôpital, notamment pour une plaie à la tête. Le chef-geôlier et un gardien de la paix venu en renfort pour le transfert à l'hôpital étaient poursuivis pour des violences aggravées en réunion, par personnes dépositaires de l'autorité publique, ayant entraîné deux jours d'ITT, survenues dans le couloir des geôles et le sas du parking.
"Ce qui s'est passé est très regrettable"
Lors de l'audience, le tribunal avait diffusé la vidéo de la scène. On y voit le plus expérimenté des deux, 40 ans aujourd'hui, porter une "claque" qui fait tomber le mis en cause d'alors, menotté, le traîner au sol, puis le jeter sur une chaise. Le gardien de la paix, 27 ans, le pousse ensuite contre un mur, puis un autre, avant de l'immobiliser en le prenant à la gorge.
"J'ai agi par réflexe, ça se déroule très vite", s'était défendu le gardien de la paix, un an de métier derrière lui à l'époque, mettant en avant le manque de formation. "Ce qui s'est passé est très regrettable". La défense avait rappelé que la victime était alcoolisée, agressive et insultante, ce qu'elle avait reconnu. Pour l'avocat du gardien de la paix, Maître Emmanuel Riglaire, qui avait plaidé la relaxe, cette décision est "adaptée au dossier". "Le réquisitoire digne d'un shérif n'a pas été suivi et l'homme que je défends a été condamné à la hauteur de ce qu'il a fait et regrette", a-t-il réagi auprès de l'AFP.
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