Printemps-Haussmann, l'étrange piste afghane
Cinq bâtons de dynamite ont été découverts ce matin au Printemps-Haussmann dans le IXe arrondissement, quartier des grands magasins, forcément très fréquentés en cette période d'avant-Noël.
_ Cinq bâtons de dynamite placés dans les toilettes.
D'après la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, le dispositif n'était "pas destiné à exploser".
Le magasin a ensuite été évacué, et la police a disposé un périmètre de sécurité autour du bâtiment pendant environ deux heures. La circulation a été rétablie peu après 13 h dans le secteur, et le magasin a rouvert ses portes vers 14h30.
Mystérieuse revendication
L'agence de presse AFP précise par ailleurs qu'une revendication, signée par un mystérieux Front révolutionnaire afghan (FRA), lui était parvenue plus tôt dans la matinée par courrier, signalant que "plusieurs bombes" avaient été déposées "dans le magasin printemps homme Haussmann".
Le texte intégral du communiqué reçu par l'AFP :
"Nous sommes du Front Révolutionnaire Afghan. Nous avons placé plusieurs bombes dans le magain Printemps Homme Haussmann, une d'elles se situe au 3ème étage, dans les toilettes derrière la chasse d'eau, démonter la chasse d'eau vous la trouverez (dans le premier toilette en rentrant), si vous ne faites pas intervenir quelqu'un avant le mercredi 17 décembre elles exploseront. Faites parvenir ce message à votre président de la république qu'il retire ces troupes de notre pays (l'Afghanistan) avant fin février 2009 sinon nous repasserons à l'action dans vos grands magasins de capitaliste et cette fois-ci sans vous en avertir, 2 autres bombes sont placés dans les toilettes chez la femme, au 2ème étage.
Je vous assure que ce n'est pas un canular donc prévenez très vite les autorités compétentes ou vous aurez du sang sur les mains.
Vive l'Afghanistan libre"
Des experts sceptiques
Michèle Alliot-Marie reste prudente : "il faut se méfier, a dit la ministre de l'Intérieur, des indications" contenues dans ce texte.
Plus l'enquête avance, et plus les experts se montrent dubitatifs sur l'origine présumée de cet acte, et son mode opératoire.
_ A leurs yeux, ni le texte de revendication ni le mode opératoire ne correspondent au terrorisme islamiste. Une première preuve en serait l'absence de toute référence religieuse "solide".
Mais pas seulement. Ainsi l'utilisation de dynamite, préférée aux habituels explosifs artisanaux, ne "collerait" pas.
_ Tout comme la démarche elle-même, d'un attentat volontairement "raté". "Les terroristes commettent des attentats pour attirer l'attention, là il n'y a pas de système de mise à feu'', constate Louis Caprioli, ancien magistrat antiterroriste.
Matteu Maestracci avec agences
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