Cet article date de plus de treize ans.

Prisons : une situation "insupportable"

Un détenu s'est suicidé par pendaison aujourd’hui à la maison d'arrêt de Lille-Sequedin. Ce même jour, le psychiatre Louis Albrand qui avait réalisé un rapport pour étudier les moyens de prévenir les suicides en prison, devait le présenter à la Chancellerie. Mais ce psychiatre estime que son travail a été ignoré et boycotte le rendez-vous.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Le 16 février, un détenu s'était déjà pendu dans la même maison d'arrêt, et un homme de 50 ans s'y était également suicidé en décembre en s'étouffant à l'aide d'un sac en plastique, peu avant son procès pour meurtre. Cent quinze détenus se sont donné la mort en 2008, un nombre en augmentation par rapport à 2007 (96) et 2006 (93).

Le rapport sur le suicide en prison sera remis lors d'un déjeuner de travail avec François Seners, le directeur de cabinet de la garde des Sceaux Rachida Dati. Celle-ci, qui ne sera pas présente pour l'occasion, "fera connaître dans les jours qui suivent les suites qu'elle entend donner à ce rapport, sans avoir encore déterminé s'il sera rendu public", a-t-il ajouté.

Avec ce coup de colère du président de la commission de prévention du suicide en prison : le docteur Albrand a decidé d'aller au clash. Au micro de France Info, en exclusivité, il affirme qu'il ne se rendra pas à ce déjeuner.

Selon une source proche du dossier, ce rapport de quelque 150 pages formule 20 propositions visant à "humaniser la prison et à l'ouvrir sur l'extérieur" , parmi lesquelles une meilleure prise en charge des détenus à l'arrivée en milieu carcéral, un accès facilité aux parloirs, à la famille, au téléphone, ou encore une diminution de la durée des séjours au mitard.

Les trois principaux syndicats du personnel pénitentiaire sont tombés d'accord hier pour organiser à partir du 4 mai un "blocage progressif" des prisons face au "mépris total" du ministère de la Justice, a annoncé une représentante de la CGT. Réunis en "unité syndicale" à Fleury-Mérogis (Essonne) toute la journée, l'Ufap-Unsa, FO-pénitentiaire et la CGT-pénitentiaire ont décidé dans un premier temps "de bloquer l'institution judiciaire les 4 et 5 mai, c'est-à-dire les transfèrements de détenus, les écrous et les extractions judiciaires", a expliqué la secrétaire générale de la CGT-pénitentiaire, Céline Verzeletti.

Puis, les 6 et 7 mai, le blocage s'étendrait aux intervenants extérieurs, comme les visiteurs de prison, les avocats ou les concessionnaires organisant le travail en milieu carcéral, a-t-elle ajouté, en soulignant que ni les parloirs, ni l'alimentation des détenus ne seraient visés.

Caroline Caldier, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.