Procès Colonna : l'accusé dénonce une instruction à charge
Après une première journée consacrée aux questions de procédure (interrogatoire d’identité, appel des témoins, lecture de l’acte d’accusation), le procès d’Yvan Colonna entre aujourd’hui dans le vif du sujet : interrogatoire de personnalité et témoignages des proches.
Dès l’ouverture de cette deuxième journée d’audience, Yvan Colonna a dénoncé une enquête où "les éléments à décharge" ont été "écartés" et qui mis en évidence sa "prétendue radicalité" au sein du mouvement nationaliste. Tous les éléments "en ma faveur ont été tronqués ou sortis de leur contexte", explique le berger de Cargèse, qui clame toujours son innocence.
Pour expliquer son mutisme hier à l’issue de longues heures de lecture de l’acte d’accusation (lire notre article), l’accusé a déclaré ce matin : "j’étais très fatigué, je ne trouvais pas les mots".
Yvan Colonna se présente en "patriote corse" mais nie avoir été un militant violent. Pendant deux heures, à quelques pas de la veuve du préfet qui prenait des notes, il a parlé avec aplomb de sa vie et du dossier, bousculant parfois ses contradicteurs.
Son père, l'ancien député et ancien conseiller au ministère de l'Intérieur, s'est déclaré "convaincu de l'innocence" d'Yvan Colonna. Mais son témoignage a été mis à mal par une lettre qu'il a écrite à la veuve du préfet : alors que son fils vient de prendre le maquis en mai 1999, Jean-Hugues Colonna écrit à Dominique Erignac pour lui "demander pardon".
Yvan Colonna est accusé d’avoir ouvert le feu sur le préfet Claude Erignac, trois balles dans la nuque, le 6 février 1998, en pleine rue d’Ajaccio. Colonna a été désigné comme le tireur par plusieurs complices présumés, qui se sont ensuite rétractés. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
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