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Procès Colonna : statu quo malgré l'étape corse

Après trois heures passés en huis-clos sur les lieux de l'assassinat du préfet Erignac à Ajaccio, la Cour d’assises spéciale de Paris est rentrée dans la capitale à bord d'un avion militaire. Si les avocats d'Yvan Colonna l'estime "très favorable à la défense", ce "transport de justice" ne semble pas avoir produit d'avancée claire.
Article rédigé par franceinfo
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C'était le grand retour d'Yvan Colonna en Corse pour son troisième procès. Et il aura duré un peu plus de trois heures. La Cour d'assises spéciales de Paris s'est rendue sur Colonna d'Ornano à Ajaccio lundi soir pour tenter de comparer les différentes expertises et surtout mieux comprendre comment le préfet Erignac a été assassiné le 6 février 1998.

Résultat?

Pas de grandes avancées dans ce transport estimé à 500.000 euros. Sous la protection de 640 policiers et gendarmes, Yvan Colonna est resté menotté à l'écart. "Je n'ai rien à voir dans cette affaire, donc je ne participe pas", a-t-il dit au début
de l'audience, selon son avocat.
_ De leurs côté, les magistrats ont écouté les deux experts en balistiques. Après un débat technique basé sur l'analyse des tirs et la topologie des lieux, ils n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur la taille du tueur.

Autre question à l'ordre du jour: Combien de tireurs? Certains témoins oculaires en ont vu deux et d'autres trois. Selon l'accusation, ce troisième tireur serait Yvan Colonna. Version contestée par la défense. Et là encore, sur place, rien ne permet de confirmer ou d'infirmer les deux thèses.

Seule nouveauté: la nouvelle version de Pierre Alessandri

C'est le seul membre avéré du commando Erignac qui a fait le déplacement en Corse. Pendant l'audition, il a placé la scène de l'assassinat à environ deux mètres de celle qui avait été constaté en 1998.

Cette mise en situation a été jugée "très favorable à la défense" par l'un des avocats d'Yvan Colonna, Me Pascal Garbarini. Du côté des parties civiles, Me Benoit Chabert, qui représente l'Etat, a en revanche indiqué à la presse que ce transport confortait ses "convictions sur la culpabilité d'Yvan Colonna".

Après ce transport, le procès devrait revenir sur ce point central de l'affaire : les dépositions initiales des hommes ayant participé au crime rue Colonna. Quatre d'entre eux, dont Pierre Alessandri, ont désigné Yvan Colonna en 1999 comme l'auteur des coups de feu, avant de se rétracter de manière tardive et contestée.

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