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Procès Fourniret : place aux plaidoiries de la défense

Dernière ligne droite dans le procès des époux Fourniret. Après le sévère réquisitoire de l'avocat général, les avocats de la défense s'expriment aujourd'hui et demain. Ils devraient notamment tenter de minimiser la culpabilité de Monique Olivier, qui se présente comme une femme soumise par la peur à l'emprise de son mari.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © REUTERS / Benoit Tessier)

"Un couple assassin", un "diable à deux faces", "d'une cruauté et d'une inhumanité que jamais notre pays n'avait imaginé connaître". La semaine dernière, l'avocat général a prononcé un réquisitoire très dur. Dans lequel il accable tant Michel Fourniret que Monique Olivier, qui lui a "délivré son permis de tuer". Me Nachbar réclame ainsi la prison à perpétuité tant pour l'un que pour l'autre.

Un portrait que les avocats de Monique Olivier vont tenter aujourd'hui de redessiner. Non, vont-ils dire, l'accusée n'est pas une criminelle, mais une autre victime de son mari, qui l'a terrorisée et soumise à son mode de vie assassin. Les avocats de Monique Olivier vont notamment s'appuyer sur les déclarations de Fourniret, qui minimise le rôle de sa femme. Et qui la dédouane de l'accusation la plus grave, celle d'avoir participé au meurtre de Jeanne-Marie Desramault, en 1989.
_ Monique Olivier nie ainsi avoir étouffé la jeune fille en la bâillonnant, parce que Fourniret peinait à l'étrangler.

Une peine "incompressible" ?

Quant aux avocats de Michel Fourniret, qui s'expriment demain, leur tâche ne sera pas facile. Pas de doute, celui qui se décrit comme un "braconnier" n'échappera pas à la réclusion criminelle à perpétuité. Ils tâcheront seulement de lui éviter la sanction la plus dure du Code Pénal français, la perpétuité "incompressible".
Et cela se jouera sur un fait précis. Le seul que Michel Fourniret n'ait pas reconnu. Il avoue ainsi avoir enlevé et tué Mananya Thumpong, âgée de 13 ans en 2001, mais il nie l'avoir violé.
Or le viol sur une mineure de moins de 15 ans, quand il précède l'assassinat, constitue une circonstance aggravante. Et c'est ce qui a permis à l'avocat général de réclamer la perpétuité "incompressible".

Cette peine laisse en réalité une possibilité pour le condamné de sortir de prison au bout de la période de sûreté de 30 ans, mais elle pose des conditions supplémentaires pour l'obtention d'un aménagement de peine. Instaurée en 1994, elle n'a été prononcée qu'à de rares occasions. Notamment à l'encontre de Pierre Bodein, dit "Pierrot le Fou", pour le meurtre d'une femme et le viol et le meurtre de deux fillettes.

Le verdict est attendu mercredi.

Céline Asselot

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