Prostitution : Madame Agnès reconnaît et balance
12 mois de prison dont quatre ferme et 100.000 euros d’amendes. Les réquisitions à l’encontre d’Agnès Prioleau, dite Madame Agnès, accusée de proxénétisme, sont tombées dès le milieu de l’après-midi. Une annonce rapide faite à l’issue d’une matinée riche en émotions, au tribunal correctionnel de Bordeaux.
Le témoignage de l’accusée a d’abord permis de confirmer les faits qui lui sont reprochés : Agnès Prioleau faisait payer ses soirées avec plusieurs jeunes femmes jusqu'à 2.500 euros mais ne reversait que 50 à 80 euros à chacune d'elles. Ce matin, Madame Agnès a expliqué les avoir rencontrées dans des clubs échangistes et être venue progressivement à la prostitution : "J'ai été Miss Guyenne et Miss Aquitaine. On m'a proposé des défilés puis des strip-teases. Un jour, on m'a demandé la cerise sur le gâteau. Ca a été la fois de trop. J'ai rendu service à des personnes dans un système d'hypocrisie", s'est-elle défendue à la barre.
Si le président tribunal a précisé qu'aucun nom ne serait cité à l’audience, Madame Agnès a cependant apporté des précisions concernant certains de ses clients, les footballeurs notamment, et s’est placée en victime.
Ce procès est particulièrement délicat dans la mesure où une centaine de personnes figurent sur la liste des clients de Madame Agnès : footballeurs des Girondins mais aussi personnalités locales fortunées ou chefs d’entreprise. Certains ont déjà été interrogés dans le cadre de l’enquête.
Agnès Prioleau n’est pas accusée de prostitution mais bien d’avoir "tiré profit" de jeunes filles auxquelles elle offrait une rémunération bien inférieure aux sommes qu’elle encaissait.
Le ministère public a également requis six mois de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende contre son compagnon qui assure ne pas avoir été au courant de son activité. Le jugement a été mis en délibéré au 9 novembre.
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