RER C : l'automobiliste à l'origine du déraillement mis en examen
Le météorologue Edward Lorenz, père de la théorie du chaos, aurait adoré. C'est lui qui avait utilisé la fameuse métaphore du battement d'aile d'un papillon, qui, par enchaînement de conséquences, provoque une catastrophe à l'autre bout du monde. Le “papillon” dans cette affaire n'a rien d'un léger lépidoptère et il vient d'être mis en examen à Créteil. Il s'agit d'un automobiliste de 20 ans qui a provoqué le déraillement d'un RER C, un train de banlieue parisienne, dimanche soir à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). L'accident a fait 36 blessés légers et provoque, ce mercredi encore et au moins jusqu'à la fin de la semaine des retards importants sur cette ligne, jusqu'à Versailles ou Pontoise, à l'autre bout de la région. Les dégâts se montent à plus de cinq millions d'euros.
Les chefs d'accusation laissent entrevoir l'état de l'automobiliste au moment de l'accident. Il est mis en examen pour “blessures
involontaires” aggravées par un “état alcoolique” et un “délit de fuite”, à quoi s'ajoutent une “conduite sous l'emprise de stupéfiants”, couronnés d'un “défaut d'assurance et falsification” qui se termine par des “dégradations des voies et installations ferroviaires”. Le conducteur devait être présenté dans la soirée à un juge des libertés et de la détention (JLD), qui devait décider de son éventuelle incarcération.
_ Selon le parquet de Créteil, il risque cinq ans d'emprisonnement, une peine qui pourrait s'alourdir si les blessures des victimes de l'accident s'avéraient plus importantes.
Au delà d'éventuelles sanctions pénales, le problème est financier. Le Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires de Dommages (FGAO) qui prend la note en charge quand l'auteur d'un accident n'est pas assuré, paiera sans se faire tirer l'oreille pour les blessures. En revanche, sur les dégâts matériels, les indemnisations seront plafonnées à un million d'euros maximum, alors que la note des dégâts est évaluée entre cinq et dix millions d'euros. Le fond se retournera ensuite vers l'auteur de l'accident pour se rembourser, s'il est reconnu coupable.
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