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Piques, montages Instagram et rivalités : Booba et Kaaris racontent l'origine de leur clash aux policiers

Après une violente bagarre dans l'aéroport d'Orly début août, les deux rappeurs ont été placés en détention. En garde à vue, ils sont revenus sur les origines de leur rivalité.

Article rédigé par franceinfo
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Les rappeurs Booba (à gauche) et Kaaris (à droite).  (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Ensemble, ils avaient fait un carton en 2012 avec leur titre Kalash. Six ans plus tard, Booba et Kaaris sont en prison, dans l'attente de leur procès, après s'être battus le 1er août à l'aéroport d'Orly. Les deux rappeurs contestent leur incarcération devant le tribunal de Créteil (Val-de-Marne), lundi 20 août.

"Ça a commencé par des piques"

En garde à vue, les deux stars du rap ont raconté aux enquêteurs comment des années de clashs ont mené jusqu'à cette rixe. "Ça a commencé par des piques", "ça date de très longtemps", a expliqué Booba aux enquêteurs de la Police aux frontières (PAF) début août, d'après des procès-verbaux consultés par l'AFP.

Le rappeur de 41 ans rappelle alors qu'il a "lancé" la carrière de Kaaris, en l'invitant sur le morceau Kalash, en 2012. Mais deux ans plus tard, lors d'un passage sur Skyrock, Kaaris lance : "Je vais attendre que le soleil soit assez haut dans le ciel, que tous me voient tuer le roi." Booba se sent visé. "Il a eu des paroles envers moi à la radio que je n'ai pas appréciées. Je ne sais pas ce qu'il cherche", dit-il aux policiers. S'ensuivent alors des années d'"altercations" et de "clashs sur les réseaux sociaux".

"Mettre son sexe dans le sexe de ma femme"

D'après Kaaris, la rivalité qui oppose les deux chanteurs a plutôt commencé quand il a refusé "d'insulter" deux autres rivaux de Booba, les rappeurs Rohff et La Fouine. "Il m'a dit : 'C'est pas grave, tu vas prendre leur place''', raconte Kaaris aux enquêteurs.

Dès lors, Booba lui adresse régulièrement des piques, notamment via des montages sur Instagram. "A chaque fois, c'est fait pour me ridiculiser", explique le rappeur, âgé de 38 ans. Dans le clip du morceau Gotham, Booba "me décapite devant un bar gay", indique-t-il aussi. Dernière attaque en date : une phrase de Booba, invité par un autre rappeur sur un morceau sorti en juillet, où il parle de "mettre son sexe dans le sexe de ma femme", affirme Kaaris. 

"Je vais boire ton sang"

En 2014, Kaaris s'est adressé à Booba dans une vidéo, où il lui "annonce" ce qu'il se passera "lorsqu'il (le) verra seul en vrai". "Y a aucun mec de tiéquar [quartier] qui se bat sur internet", expliquait le rappeur de Sevran (Seine-Saint-Denis), avant de menacer : "On se bat pas sur internet, nous. Tout se passe dans la street [rue] (...) viens en face de moi. Je vais t'enculer. Je vais te briser tes os, je vais te boire ton sang."

"Je suis un acteur et j'en ai trop fait", explique désormais Kaaris devant les enquêteurs. "J'étais fatigué, j'avais été moqué, sali, humilié." Booba est "en guerre contre le monde entier", "casse des carrières" pour "garder le monopole".

"Lève-toi, salope"

Selon le compte-rendu des enquêteurs, la vidéosurveillance de l'aéroport montre que c'est le groupe de Booba qui est à l'origine de la rixe, comme l'affirme Kaaris. D'après lui, Booba se serait approché de son groupe avec ses amis. "Lève-toi, salope", aurait dit l'un d'entre eux. "Après, les coups pleuvaient, ça partait dans tous les sens, (…) je me suis défendu comme je pouvais", assure-t-il.

De son côté, Booba explique s'être défendu après avoir été pris à partie par le groupe de Kaaris. "Il me fixait, un peu provocateur", dit le rappeur. Il affirme avoir tenté de "contourner" son rival, mais dit avoir été la cible de projectiles, "et ensuite, c'était parti".

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