Saint-Denis : "J'ai entendu les terroristes, ils étaient juste en haut de chez moi"
Les premières détonations ont été entendues aux alentours de 4h20. C'est le début de l'assaut du Raid lancé contre plusieurs djihadistes présumés dans un appartement du centre-ville de Saint-Denis. Sylvain habite du quartier, il raconte : "Ça m'a réveillé vers 4h30 et puis ça a canardé pendant une demi-heure. Ça s'est arrêté un peu et puis ça a repris pendant 5-10 minutes. C'était des coups de mitraillette, peut-être aussi des grenades, ça claquait de temps en temps ."
"J'ai essayé de me mettre à l'abri, pour ne pas me prendre une balle perdue"
Alvaro, voisin lui aussi, raconte la scène incroyable : "J'habite la rue piétonne d'à-côté et ce matin, vers 4 heures, j'ai commencé à entendre des coups de feu. Ça m'a tout de suite interpellé. J'ai ouvert la fenêtre et j'ai regardé ce qu'il se passait. Ça a tiré, on a entendu des rafales, des explosions aussi. On entendait les forces de l'ordre qui criaient sur un individu : 'Restez chez vous !'. Et puis d'un seul coup, ça a commencé a tiré. Je pense que le policier a riposté. Là, j'ai essayé de me mettre à l'abri, pour ne pas me prendre une balle perdue ."
"Dès qu'il entendait une explosion, mon fils m'arrachait la peau avec ses ongles"
Aux premières explosions, les forces de l'ordre donnent pour consigne à tous les habitants de s'enfermer chez eux, le plus loin possible des fenêtres. Sabrine, jeune femme, habite avec son bébé l'appartement juste en dessous de celui où l'assaut a été lancé.
Sabrine vit avec son bébé au 2ème, l'assaut a eu lieu au 3ème https://t.co/uwqv2ByIyK
— France Info (@franceinfo) November 18, 2015
Elle décrit l'angoisse, les explosions, la voix des terroristes et des policiers : "La première chose que j'ai faite, c'est prendre mon fils et m'allonger par terre. J'étais en panique, il tremblait, je tremblais", a-t-elle dit au micro de France Info. "Il y avait des explosions, on sentait vraiment l'immeuble qui bougeait. Il y avait des mecs en haut qui couraient, et qui criaient : 'Non, non, non, tire par-là'. J'ai entendu les terroristes, ils étaient juste en haut de chez moi…"
Son appartement, comme l'immeuble, porte les stigmates de cette impressionnante opération. "C'était vraiment des tirs et des explosions. Il fallait voir les escaliers, ils ne ressemblaient plus à rien. Mon plafond était tout troué, il y a des traces de balles vers ma porte, ma fenêtre", explique Sabrine. "Je ne pouvais pas bouger, j'avais peur qu'on me tire dessus avec mon fils, j'essayais de le cacher, et dès qu'il entendait une explosion, il m'arrachait la peau avec ses ongles. "
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