Cet article date de plus d'onze ans.

Air France enquête après la saisie record de cocaïne dans un de ses avions

Après la saisie historique de 1,3 de cocaïne à bord d'un avion d'Air France, les enquêteurs recherchent "d'éventuelles complicités, que ce soit au sein de la compagnie ou au sein des aéroports, de départ ou d'arrivée". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls lors d'une conférence de presse samedi 21 septembre dans les locaux de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants à Nanterre (Hauts de Seine), après la saisie record de 1,3 tonne de cocaïne à Roissy (Val-d'Oise).  (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

C'est la saisie la plus importante jamais réalisée en France métropolitaine : une trentaine de valises de toutes les couleurs empilées, et des pains de cocaïne, tellement nombreux qu'ils ne tenaient pas sur les tables. La prise record remonte au mercredi 11 septembre mais n'a été révélée que samedi 21 septembre. "C'est environ 1,3 de cocaïne qui a été saisie, représentant une valeur marchande (...) de 50 millions d'euros au prix de gros en Europe", a déclaré le ministre de l'Intérieur Manuel Valls qui a félicité les forces de police. Vendue au détail, sa valeur est estimée à environ 200 millions d'euros.

Selon une source judiciaire, des gardes à vue sont toujours en cours dimanche dans l'affaire de cette saisie record de plus d'une tonne de cocaïne pure à bord d'un avion d'Air France en provenance de Caracas vers Roissy. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a indiqué samedi soir que "plusieurs membres d'une organisation criminelle" ont été placées en garde à vue au cours des 24 heures précédentes, sans en préciser le nombre. Dans une affaire de trafic de stupéfiants, une garde à vue peut durer jusqu'à 96 heures.

Aucune indication n'a été fournie sur le nombre de personnes interpellées, ni sur leur nationalité. Une information judiciaire a été ouverte mercredi par le parquet de Paris pour importation et trafic de stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs, a précisé la source judiciaire. L'instruction a été confiée à deux magistrats de la Juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Paris. Selon les autorités vénézuéliennes,  a eu lieu vendredi. La cocaïne pure, saisie vendredi à l'aéroport de Roissy, se trouvaient dans une trentaine de valises enregistrées à Caracas à bords d'un vol Air France à destination de Paris, mais elle ne correspondaient pas à des passagers embarqués.

La question d'une complicité au sein d'Air France

Air France indique avoir ouvert une enquête interne sur d'éventuels dysfonctionnements. "L'enquête, menée dans la plus grande confidentialité par la police judiciaire française, n'a pas encore permis de comprendre l'enchaînement exact des faits et la chaîne des responsabilités entre les différentes parties prenantes", explique la compagnie. "A ce stade, les éléments dont nous disposons ne permettent pas d'établir comment de tels événements ont pu être possibles compte tenu des procédures très strictes de la compagnie en matière de contrôle des bagages et marchandises embarqués, en particulier dans ce type d'escales", souligne Air France. Et la compagnie annonce : "Dans l'attente des résultats de ces enquêtes, des mesures ont été immédiatement mises en place pour renforcer nos contrôles des bagages et marchandises au départ de certaines escales sensibles".

"Maintenant l'enquête de l'Octris [l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants] va devoir déterminer s'il y a eu d'éventuelles complicités, que ce soit au sein de la compagnie ou au sein des aéroports, de départ ou d'arrivée", estime le commandant de police Mohamed Douhane, Secrétaire national du syndicat Synergie-Officiers. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.