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"Sale noir" : un cadre d’Hortefeux pète les plombs au supermarché

Le chargé de communication du ministère de l’Immigration aurait injurié, samedi dernier, un vigile de Carrefour. L’homme, traité de "sale noir", a déposé plainte. Embarras au ministère…
Article rédigé par franceinfo
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La scène que relate le Canard enchaîné dans sa dernière édition, se déroule samedi 26 avril à la caisse 18 de l’hypermarché Carrefour de Bercy 2, à Charenton (Val-de-Marne).

Appelé par l’hôtesse de caisse pour vérifier un chèque supérieur à 250 euros – procédure classique --, le vigile essuie les injures et les menaces du client : "Sale noir ! Vous n’avez pas le droit de toucher mes papiers, vous pouvez faire une croix sur votre carrière, c’est moi qui donne les accréditations aux sociétés de gardiennage ! ". Et "sur sa lancée", ajoute l’hebdomadaire satirique, le client "menace le vigile de le « renvoyer dans son pays ». Ce serait difficile, son pays c’est la France", ironise le Canard.

Vérifications faites, l’auteur présumé de ces injures s’avère être un haut fonctionnaire du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, Gautier Béranger, l’adjoint du secrétaire général du ministère Patrick Stéfanini. Selon nos informations, cet ancien sous-préfet aurait également accusé le vigile, Pierre-Damien Kitenge, de "faire du trafic de faux-papiers".

Pressions

Les éclats de voix ne passent pas inaperçus. D’autres clients proposent spontanément leur témoignage au vigile, qui dépose plainte au commissariat du XIIe arrondissement pour "injures racistes". Malgré les récits concordants, le haut fonctionnaire nie catégoriquement les faits : il dément "formellement et en tout point avoir prononcé quelconque injure" et se dit "affecté" par cette "dénonciation calomnieuse".

Au ministère de l'Immigration, on évoque "un différend d'ordre privé", ce qui fait bondir le président de SOS-Racisme.

De son côté, Pierre-Damien Kitenge aurait subi des pressions de la part de Carrefour et de la société de sécurité qui l’emploi.

Il affirme même avoir reçu plusieurs coups de fil anonymes lui intimant de retirer sa plainte. Mais il ne plie pas, sa dignité "est plus importante". A moins que Gautier Béranger ne lui présente des excuses personnelles. Il attend toujours.

Gilles Halais

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