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Sarkozy veut faire interdire <i>sa</i> poupée vaudou

Après une action contre Ryanair et différentes plaintes, dont la dernière contre l’ex-patron de RG Yves Bertrand, Nicolas Sarkozy a saisi la justice pour, cette fois, faire retirer de la vente une poupée vaudou à son effigie…
Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Sarkozy, le manuel vaudou.
Le coffret est commercialisé depuis le 9 octobre par la maison d’édition K&B. Un coffret humoristique vendu avec une poupée bleue de 20 cm à l’effigie du chef de l’Etat et un lot de 12 aiguilles. Outre une biographie humoristique de Nicolas Sarkozy, le livre propose un manuel vaudou décrit comme contenant "un grand nombre de sortilèges magiques concoctés avec amour par le prêtre vaudou de renommée internationale Yaël Rolognese", invitant le lecteur à planter des aiguilles sur la poupée du président.

Au coffret bleu-UMP de Nicolas Sarkozy, tiré à 20.000 exemplaires, répond un coffret rouge-PS Ségolène Royal, tiré lui à 12.000 exemplaires.

"Le mauvais sort est conjuré"

Sur les poupées représentant le chef de l’Etat, figurent des inscriptions telles que "Travailler plus pour gagner plus", "Racaille" ou encore "Casse-toi pauv’con".

Sur celles de Ségolène Royal, "Vive le Québec libre" ou "Justice chinoise", allusions à des déclarations controversées de la socialiste sur la "souveraineté" de la province canadienne ou sur la "rapidité" de la justice chinoise. Si Me Mignard, l’avocat de Ségolène Royal, juge la poupée "de mauvais goût", il n’envisage pas d’action en justice car elle "a bien ri et donc, le mauvais sort est conjuré !"

Le chef de l’Etat ne l’a pas pris avec le même humour. Dès la semaine dernière, il a assigné l’éditeur en justice pour "violation du droit à l’image". Il réclame le retrait de la vente de la poupée - avec une astreinte de 1.000 euros par infraction constatée - et demande un euro symbolique de dommages et intérêts. Son avocat Me Thierry Herzog devrait arguer que la commercialisation de cette poupée "ne participe pas à la liberté d’expression" et "n’est justifiée par aucun motif légitime d’information du public".

La décision sera rendue mercredi prochain, le 29 octobre.

Nicolas Sarkozy est le premier chef de l’Etat à saisir la justice pour des atteintes à son image et sa vie privée. La première action remonte à février. Il avait engagé un procès contre la compagnie aérienne low-cost Ryanair qui avait utilisé une photo du couple Sarkozy pour une publicité. Le même mois, il avait déposé plainte contre le Nouvel Observateur pour l’évocation d’un SMS prétendument envoyé à son ex-femme Cécilia. Dernière plainte en date, contre l’ancien patron des RG pour "dénonciation calomnieuse", après la publication dans la presse d’extraits des "carnets" d'Yves Bertrand.

Gilles Halais avec agences

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