Soupçons d'escroquerie à Agde : après le maire et une voyante, trois nouvelles personnes mises en examen
Un dossier pour le moins rocambolesque. Trois nouvelles personnes, dont deux promoteurs immobiliers, ont été mises en examen dans l'affaire dite du maire d'Agde (Hérault) et de la "voyante ventriloque", a annoncé, vendredi 2 août, le parquet de Béziers.
A l'issue de 48 heures de garde à vue, ces trois dirigeants de société du secteur immobilier ont été mis en examen jeudi pour les chefs d'accusation de "corruption active" et "abus de biens sociaux ou abus de confiance", et placés sous contrôle judiciaire, a expliqué dans un communiqué le procureur de Béziers, Raphaël Balland, sans plus de détails sur leur identité ou sur les faits reprochés.
Un stratagème pour placer des proches
Treize personnes sont désormais mises en examen dans ce dossier dont le personnage central est une quadragénaire, qui se présente comme voyante, médium et "guérisseuse". Cette mère de famille aurait réussi, en modifiant sa voix, à placer plusieurs de ses proches sous emprise, dont Gilles d'Ettore, ancien député et maire d'Agde de 2001 jusqu'à sa démission fin mai 2024. Elle aurait en particulier utilisé ce stratagème pour inciter Gilles d'Ettore à "se soucier du bien-être" de son "amie", elle-même donc, "y compris matériellement".
Devant les enquêteurs, la voyante a reconnu avoir bénéficié de nombreuses prestations, notamment le recrutement au sein de la commune ou de l'agglomération de cinq de ses proches, et de cadeaux offerts par des entrepreneurs en relation avec Gilles d'Ettore, dont la prise en charge de son fastueux troisième mariage l'an dernier et de travaux dans sa maison.
Gilles d'Ettore, mis en examen pour prises illégales d'intérêts et corruption, assure avoir été piégé. Tous deux ont été remis en liberté sous conditions fin juin, après trois mois de détention provisoire. Les autres mis en examen sont le mari de la voyante, la fille de celle-ci, un ami proche de cette dernière, un promoteur immobilier de 63 ans, deux cadres régionaux du groupe de BTP Eiffage, ainsi qu'un père et son fils, propriétaires d'un supermarché à Agde.
Selon le procureur de Béziers, les investigations autour de cette retentissante affaire devraient durer "encore de longs mois". Plusieurs dizaines de personnes ont déjà été auditionnées, depuis le début de l'enquête initiée en octobre 2023.
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