Attentat de Nice : 3 000 enfants suivis par des chercheurs pour évaluer l'impact psychologique de l'attaque
Une équipe de chercheurs va suivre 3 000 enfants touchés de près ou de loin par l'attentat du 14-Juillet, à Nice. L'objectif de ce programme, étendu sur plusieurs années, est à la fois médical et scientifique.
Une équipe de chercheurs, dirigée par le professeur Philippe Robert, du CHU de Nice, s'apprête à suivre 3 000 enfants touchés de près ou de loin par l'attentat survenu à Nice le 14 juillet 2016, rapporte mardi 3 juillet France Bleu Azur. Le programme devrait démarrer "probablement à l'automne", affirme à France Bleu le professeur Philippe Robert.
Des enfants touchés directement ou indirectement
"Il y a eu, déjà, plus de 1 000 enfants qui ont été vus en consultation dans les hôpitaux. Comme on sait, ces enfants ont des familles et, dans ces familles, il y a d'autres personnes qui ont pu être indirectement impactées", précise le chercheur.
"Vous connaissez la force des médias. Indirectement, même en troisième rideau, il peut y avoir un impact important. Et puis, les enfants qui sont venus en consultation ne sont pas forcément tous sur la promenade des Anglais", ajoute Philippe Robert.
Il y a parfois une certaine réticence à venir consulter. Les enfants ont entre 2 et 12 ans. Parfois, il est difficile pour les parents de se rendre compte.
franceinfoPr. Philippe Robert
Interrogé sur le déroulement de ce programme, le professeur Philippe Robert explique vouloir allier l'aspect médical et la recherche. "On garde, bien sûr, la dimension médicale et on ajoute des informations qui peuvent être utiles à la personne elle-même, mais aussi à la compréhension de ce qui s'est passé", détaille-t-il. Selon lui, l'intérêt d'un tel programme est également de suivre les enfants "sur plusieurs années" et, ainsi, de suivre leur "évolution".
Capteurs, questionnaires et imagerie cérébrale
La consultation se déroulera sur la base de questionnaires qui amèneront les chercheurs à "une façon d'interviewer qui soit systématique (…). Il faut rester dans des questions qui sont toujours les mêmes". Les chercheurs utiliseront des capteurs audio ou vidéo, afin d'analyser les comportements des enfants. "Il est évident qu'avec un enfant de 6 ans, il n'est pas possible d'avoir une interview d'une heure. Par contre, ce qui peut être intéressant, c'est de pouvoir observer la façon dont il se déplace dans un environnement, pendant la période où on pose les questions", explique le professeur Philippe Robert. Les chercheurs devraient également avoir recours à l'imagerie cérébrale.
>> Ecouter le professeur Philippe Robert
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