Cet article date de plus de huit ans.

Attentat de Nice : une cérémonie nationale attendue par les familles

L'hommage aux victimes de l'attentat du 14 juillet à Nice, prévu samedi 15 octobre, est nécessaire pour les familles et les proches des victimes, sur le chemin du deuil. 

Article rédigé par Benjamin Illy, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La Promenade des Anglais endeuillée à Nice, deux jours avant l'hommage national prévu le samedi 15 octobre (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Trois mois après l'attentat le 14 juillet 2016 à Nice qui a fait 86 morts et plusieurs centaines de blessés, une cérémonie va se dérouler samedi 15 octobre, près du Vieux-Nice, en présence de François Hollande, de personnalités politiques, de familles endeuillées et de blessés. Plus de 2 000 personnes vont se rassembler sur invitation, près du Vieux-Nice pour un hommage attendu et nécessaire, selon les témoignages recueillis par franceinfo. 

Ville de cœur ou d'origine : la même peine

A deux jours de la cérémonie, la Promenade des Anglais, désertée sous la pluie, présente toujours les marques du deuil et du souvenir. Devant le mémorial, Maryse, 71 ans, vient se recueillir et déposer des fleurs. Cette habitante de Seine-et- Marne explique qu'elle vient "spécialement à Nice pour l’hommage". "Je ne suis pas invitée", précise-t-elle, "mais je veux être là, pour voir, même de loin". Dans sa "ville de cœur", Maryse a perdu "une amie avec sa petite fille" lors de l’attaque du 14 juillet. "La Promenade ne sera plus comme avant", soufflle-t-elle.

Cette habitante de Seine-et-Marne ne fait pas partie des 2 000 personnes invitées à l'hommage national prévu samedi à Nice, mais elle tient à être présente (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Un hommage pour des victimes de 19 nationalités

Vincent Delhomel-Desmaret est le secrétaire général de l’association "Promenade des Anges - 14 juillet 2016" qui regroupe des victimes et leurs proches. Le soir de l’attentat, ce restaurateur a vu la course folle du camion. Il a aidé des blessés. "C’est difficile à croire mais ça va mieux", dit-il, précisant "aller voir un psychiatre deux fois par semaine".

Vincent Delhomel Desmaret, secrétaire général de l'association "Promenade des anges - 14 juillet 2016", estime indispensable l'hommage national qui se prépare à Nice (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Vincent Delhomel-Desmaret égrène les nombreuses raisons de la nécessité d'un hommage national, "au même titre que les cérémonies aux Invalides qui sont importantes". "Il y a eu à Nice un attentat de masse. Cela s’est passé pour la première fois en région", rappelle-t-il. "Nous avons 86 décès, 434 personnes blessées, 19 nationalités impactées, 63 départements français concernés, un lourd tribut pour les Niçois", ajoute le secrétaire général de l’association "Promenade des Anges - 14 juillet 2016"

Une cérémonie pour "unir les Niçois"

L’hommage national est prévu samedi sur la Colline du Château, un parc qui surplombe la Promenade des Anglais. 2 000 invités, dont 1 200 personnes dites "impliquées", des victimes ou des familles et des proches de victimes. Ali Charrihi, 36 ans, sera présent dans la tribune. Sa mère, Fatima, a été tuée. "Ma mère", confie-t-il, "est la première sur la liste, le premier constat de décès"Ali revient sur la soirée du 14 juillet : "J’étais en train de me garer quand le camion est passé. Quand je suis arrivé, il y avait une scène de guerre. Au milieu de tous ces corps, il y avait celui de ma mère"

Ali Charrihi a perdu sa mère dans l'attentat le 14 juillet 2016 à Nice , Fatima avait 55 ans (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Ali Charrihi parle de ses enfants de 5 ans et 7 ans auxquels "on a enlevé l'innocence". Il espère que l’hommage national va "unir tous les Niçois". La Promenade des Anglais, il la voit "ensanglantée, pleine de douleur et de souffrances". "Il faudra du temps pour la revoir comme elle était avant", ajoute-t-il.

A Nice, le besoin d'un hommage national après l'attentat du 14 juillet : un reportage de Benjamin Illy

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.