Attentat de "Charlie Hebdo" : le récit de la traque hors norme des frères Kouachi

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Il y a tout juste 10 ans, le 7 janvier 2015, deux terroristes décimaient la rédaction de Charlie Hebdo. Parmi les victimes, il y avait des dessinateurs, des journalistes, des policiers. L’horreur allait se prolonger avec l’attentat de l'Hyper Cacher à Vincennes (Île-de-France).
Attentat de Charlie Hebdo : le récit d’une traque hors norme Il y a tout juste 10 ans, le 7 janvier 2015, deux terroristes décimaient la rédaction de Charlie Hebdo. Parmi les victimes, il y avait des dessinateurs, des journalistes, des policiers. L’horreur allait se prolonger avec l’attentat de l'Hyper Cacher à Vincennes (Île-de-France). (France 2)
Article rédigé par France 2 - M. Boisseau, E. Pelletier, B. Six, H. Pozzo, C. Théophilos, T. Breton, T. Le Hec, L. Marques, H. Horoks
France Télévisions
Il y a tout juste dix ans, le 7 janvier 2015, deux terroristes décimaient la rédaction du journal satirique. Pendant plus de cinquante heures, ils vont être poursuivis par les forces de l'ordre, avant d'être tués devant une imprimerie de Seine-et-Marne.

Parce que c'était leur métier ou parce qu'ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment, ils ont croisé la route des frères Kouachi après l'attentat de Charlie Hebdo. Des policiers, gendarmes et anonymes en gardent un souvenir intact. Le temps n'a rien effacé. Sur une vidéo datant du jour de l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, le mercredi 7 janvier 2015, on peut voir trois policiers à vélo dans le 11e arrondissement de Paris. Il est 11h37. Les journalistes d'une agence de presse, réfugiés sur un toit, tentent de les guider.

Personne ne sait encore que la rédaction de Charlie Hebdo vient d'être attaquée et décimée. "A aucun moment, on ne pensait qu'il allait y avoir ça. Je me dis : 'C'est un mercredi, les parents sont au travail, les enfants jouent peut-être dans la rue'", se souvient une policière. A peine arrivées, les forces de l'ordre tombent nez à nez avec les assaillants qui sortent des locaux du journal satirique. Ils sont cagoulés et armés de kalachnikovs. Les policiers sont pris pour cible. "J'ai couru, j'ai entendu les balles siffler à quelques centimètres de moi. (...) J'avais peur, mon cœur palpitait, je ne savais plus quoi faire", raconte une membre des forces de l'ordre.

Quelques instants plus tard, dans une rue adjacente, les deux terroristes tuent un policier, Ahmed Merabet, d'une balle dans la tête. Lors de leur fuite en voiture, les frères Kouachi provoquent ensuite un accident. Ils volent le véhicule d'un automobiliste qui allait faire ses courses. "Ils m'ont dit : 'Tu vas certainement être interrogé par la presse, et tu n'auras simplement qu'à dire que c'est Al-Qaïda Yémen'", se remémore le conducteur.

"J'ai vu le lance-roquettes et l'arme"

Une carte d'identité est retrouvée dans la première voiture, et les autorités choisissent de révéler les visages de deux hommes, deux frères nés à Paris et déjà connus des services antiterroristes. Le lendemain, ils réapparaissent à environ 80 kilomètres de la capitale, dans une station-service de l'Aisne.

La traque se resserre, l'angoisse monte. L'affrontement a lieu dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) où les terroristes se sont retranchés. Le patron de l'entreprise est à l'intérieur, avec un employé. "J'ai vu le lance-roquettes et l'arme, et je me suis dit : 'C'est eux'. J'ai dit à mon collaborateur de se cacher. Et je suis allé vers eux pour les ralentir. Ils m'ont dit d'appeler la gendarmerie", raconte l'imprimeur Michel Catalano.

Les forces de l'ordre arrivent, une fusillade éclate, l'un des terroristes est blessé. L'imprimeur est relâché deux heures plus tard. Il signale aux gendarmes que son employé est toujours caché. Il passera huit heures sous un évier. Les frères Kouachi sortent finalement de l'imprimerie à 16h56. Ils sont tués en quelques secondes. L'employé de l'imprimerie est libéré, sain et sauf. La fin d'une cinquantaine d'heures de traque.

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