Atteinte à la vie privée en prison : Salah Abdeslam débouté dans son procès contre Thierry Solère
Thierry Solère avait donné, dans un entretien au "JDD", des détails sur les conditions de détention du jihadiste. Le tribunal a estimé que ces propos relevaient de "l'information légitime du public".
Salah Abdeslam réclamait Thierry Solère l'euro symbolique pour atteinte à sa vie privée en prison. Le détenu le plus surveillé de France a été débouté, jeudi 12 octobre, par le tribunal de grande instance de Nanterre. Le seul membre encore en vie des commandos jihadistes du 13-Novembre avait assigné le député après sa visite de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), le 29 juin 2016, dans le cadre du droit des parlementaires à visiter les prisons. Les journalistes du Jounal du Dimanche qui accompagnaient Thierry Solère n'avaient pu le suivre jusqu'à la salle de vidéosurveillance, mais le député leur avait décrit ce qu'il avait vu, du brossage de dents à la prière.
"Aucune atteinte à la vie privée n'est caractérisée"
Le tribunal a considéré, que "la visite des conditions de détention de [Salah] Abdeslam, le 29 juin 2016, s'inscrivait dans un contexte d'actualité judiciaire, ce dernier ayant été placé sous vidéo-protection par décision du garde des Sceaux" douze jours plus tôt. "Les propos de Thierry Solère retranscrits dans l'article" du JDD relèvent en outre "de l'information légitime du public à connaître les conditions carcérales au sein de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, qui constituent un sujet d'intérêt général", a estimé le tribunal, concluant donc qu'"aucune atteinte à la vie privée de Salah Abdeslam (...) n'est caractérisée".
Kiril Bougartchev, l'avocat du député, a estimé qu'il s'agissait d'une "sage décision". A l'audience, le 21 juin, l'avocat avait souligné le "droit de savoir" du public dans le sillage des plus sanglants attentats que la France ait jamais connue, qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés.
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