Attentats de Paris : la jeune femme qui a dénoncé Abaaoud témoigne
Sonia a permis l'attestation du terroriste lors de l'assaut de Saint-Denis. Elle s'exprime pour la première fois à visage caché.
Son récit est glaçant. Une jeune fille dont le prénom a été modifié a décidé de contacter les journalistes de RMC pour témoigner. Deux jours après les attentats du 13 novembre à Paris, le chemin de Sonia croise celui d'Abdelhamid Abaaoud, l'un des terroristes. Elle livre ses échanges avec lui. "Il me dit 'normal, les terrasses, c’est moi'." La rencontre a lieu à Aubervilliers dans une zone industrielle. Sonia accompagne son amie, Hasna Aït Boulahcen, la cousine d'Abdelhamid Abaaoud. Sur place l'homme se cache avec un complice. Sonia décrit un homme fier de ce qu'il vient de commettre. "Il m’a dit : 'on est rentrés sans documents officiels', et qu’ils sont rentrés à plusieurs, qu’avec lui, il y a des Syriens, des Irakiens, des Français, des Allemands, des Anglais. […] Il me dit qu’ils sont rentrés à 90, et qu’ils sont un peu partout en Ile-de-France."
Abdelhamid Abaaoud demande à sa cousine de lui trouver un logement et des costumes pour perpétrer d'autres attentats, notamment à La Défense. Sonia prévient alors la police qui donne l'assaut le lendemain.
"Pas suffisamment prise en charge"
Aujourd'hui, elle a dû déménager pour des raisons de sécurité et se sent abandonnée. Elle dit ne pas être suffisamment prise en charge. "Je n'ai plus de vie sociale, je n'ai plus de travail, je n'ai plus d'amis, je n'ai plus de famille. On m'a coupée du reste du monde. On nous a mis là, voilà, et maintenant 'débrouillez-vous, vivez', mais vivez avec quoi ? On se sent abandonné", ajoute-t-elle. Interrogé, Bernard Cazeneuve a refusé de donner le détail de sa protection.
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