Cinq questions pour faire le point sur l'enquête après les attentats de Paris
Cinq des sept kamikazes ont été identifiés et un homme est recherché, après les attaques qui ont fait 129 morts vendredi à Paris et à Saint-Denis.
Un "huitième homme" recherché, des gardes à vue, des perquisitions... L'enquête se poursuit, trois jours après les attaques meurtrières qui ont fait au moins 129 morts dans les rues de Paris et de Saint-Denis vendredi 13 novembre. Francetv info fait le point sur ce que l'on sait de l'enquête.
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Combien d'assaillants ont participé aux attentats ?
"Au moins sept", a déclaré Bernard Cazeneuve sur le plateau de France 2, dimanche soir. Huit, si l'on en croit la revendication des attaques publiée par le groupe Etat islamique samedi. Difficile de savoir exactement combien de personnes ont participé aux attaques meurtrières. Seule certitude, sept jihadistes sont morts : trois aux abords du Stade de France en se faisant exploser, trois autres au Bataclan, soit après l'action de leur ceinture d'explosifs, soit sous les balles des policiers, et un autre kamikaze est mort sur la terrasse d'un café du boulevard Voltaire, où il a activé son gilet explosif.
Une autre personne aurait conduit la Seat Leon retrouvée à Montreuil et qui a servi lors des fusillades des 10e et 11e arrondissements. Des témoins des événements du Bataclan ou autour de la salle de spectacle ont aussi parlé de quatre hommes sur les lieux.
A ce stade, cinq des sept kamikazes ont été identifiés : Omar Ismaïl Mostefaï, 29 ans ; Bilal Hadfi, 20 ans ; Brahim Abdeslam, 31 ans ; Samy Amimour, 28 ans ; le terroriste qui détenait un passeport syrien au nom d'Ahmad Al-Mohammad, 25 ans.
Qui est l'homme recherché depuis dimanche ?
La police française a émis un appel à témoins pour retrouver Salah Abdeslam. Cet homme, né en 1989 à Bruxelles, décrit comme "individu dangereux", est soupçonné d'avoir participé aux attaques de vendredi soir. Il pourrait être le "8e homme", écrit Le Parisien. Selon les informations de France 2, ce Français résidant en Belgique pourrait même en être le "cerveau". C'est à son nom qu'a été louée la Polo noire immatriculée en Belgique retrouvée à proximité du Bataclan. La Belgique a émis, dimanche, un mandat d'arrêt international à son encontre.
Selon plusieurs médias, il aurait été contrôlé samedi matin par la gendarmerie à la frontière belge, mais laissé libre parce qu'il n'était pas connu des services français. Les enquêteurs n'étaient pas encore sur ses traces.
Pourquoi l'enquête se tourne-t-elle vers la Belgique ?
D'abord, parce que les voitures utilisées lors des attaques sont immatriculées en Belgique, où elles ont été louées. Ensuite parce que les frères Abdeslam vivent en Belgique : l'un est mort sur le boulevard Voltaire, le deuxième est donc recherché et le troisième, le plus jeune, a été arrêté en Belgique et placé en garde à vue.
Enfin, ce n'est pas la première fois qu'une enquête sur les milieux islamistes radicaux conduit les enquêteurs vers la Belgique, qualifiée de "base arrière des jihadistes européens" par Le Monde. Plusieurs personnes ont été interpellées à Molenbeek-Saint-Jean, commune de l'agglomération bruxelloise, considérée comme un "foyer de l'islamisme radical" du pays : Mehdi Nemmouche, auteur présumé de la tuerie du musée juif de Bruxelles, y a par exemple séjourné, tout comme l'auteur de l'attaque du Thalys Amsterdam-Paris, Ayoub El-Khazzani.
Plusieurs perquisitions et arrestations ont été effectuées depuis samedi à Molenbeek. Lundi, la police belge a lancé une nouvelle opération massive dans la commune bruxelloise de Molenbeek. Interrogé par l'AFP, le parquet fédéral s'est refusé au moindre commentaire.
Combien de personnes ont été placées en garde à vue ?
Sept personnes ont été placées en garde à vue en Belgique, dont le frère de Salah Abdeslam, Mohammed. "Au cours des auditions, deux hommes ont reconnu être allés chercher un homme à Paris [il pourrait s'agir de Salah Abdeslam, selon AP] dans la nuit de vendredi à samedi. Leur voiture, une Golf, a franchi la frontière dans le sens Belgique-France vers 3 heures du matin, et dans le sens France-Belgique vers 8 heures", indique L'Obs.
En France, six personnes ont été placées en garde à vue samedi, dont le frère, la belle-sœur et le père d'Omar Ismaïl Mostefaï, l'un des kamikazes identifiés après la tuerie du Bataclan. Ceux-ci avaient vraisemblablement coupé les ponts avec lui. La procédure vise avant tout à effectuer des vérifications.
En outre, dans le cadre de la lutte antiterroriste, après une vague de perquisitions nocturnes menées dans 19 départements, 104 assignations à résidence ont été prononcées, 23 individus ont été interpellés et 31 armes ont été saisies. Dans le Rhône, une perquisition a permis la découverte d'un fusil d'assaut kalachnikov et d'un lance-roquettes. En début de soirée, selon des informations de France 2, deux personnes étaient encore en garde à vue, dont le propriétaire du lance-roquettes, interpellé en début d'après-midi.
Quelles sont les prochaines étapes de l'enquête ?
Les enquêteurs doivent désormais déterminer les identités des assaillants qui manquent encore et comprendre comment se sont organisées les attaques. Ils devront également faire la lumière sur les complicités dont les trois équipes d'assaillants ont pu bénéficier. Selon Le Parisien, ils vont notamment pouvoir se baser sur l'exploitation des caméras de vidéosurveillance dans les rues de Paris, les fichiers de police, la téléphonie et la balistique.
Par ailleurs, les équipes chargées de l'identification n'avaient, dimanche à la mi-journée, identifié que 103 corps. Il en reste au moins 26.
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