La mère d'une victime du 13-Novembre souhaite "juste savoir la vérité" sur les "défaillances" de l'État
Nadine Ribet-Reinhart demande, mercredi sur franceinfo, "justice et vérité". Elle fait partie du groupe de personnes à avoir formé un recours contre l'État devant le tribunal administratif de Paris.
Nadine Ribet-Reinhart, mère de Valentin mort le 13 novembre 2015 au Bataclan, a assuré mercredi 4 juillet sur franceinfo "ne plus être en colère", mais a dit souhaiter "juste savoir la vérité" sur les "défaillances" et les "dysfonctionnements" de l'État dans les attentats de Paris et Saint-Denis. Elle fait partie de la trentaine de victimes ou proches de victimes à avoir déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris pour engager la responsabilité de l'État français.
"On n'est plus en colère. On n'est pas en colère. On veut juste savoir la vérité et que l'État ne se targue pas d'un service parfait avant et pendant les attentats. On veut savoir. C'est une occasion immense pour nous de comprendre, de mettre en cause l'État et de le mettre devant ses responsabilités. Il va falloir qu'ils assument ce qui s'est passé le 13 novembre", a-t-elle déclaré.
On nous parle d'indemnisation. Nous, on demande justice et vérité.
Nadine Ribet-Reinhartà franceinfo
"Ce qui va se passer aujourd'hui, c'est que l'État va devoir répondre, nous répondre, pourquoi notre fils n'est plus là aujourd'hui et pourquoi tant de victimes ce soir-là. Cela aurait pu être encore beaucoup plus grave. C'est très important pour nous. Tous les jours sont importants, parce que tous les jours, on a eu une preuve que le 13-Novembre n'aurait pas dû avoir lieu. Ce n'était pas une fatalité. Il faut nous rendre des comptes", a-t-elle poursuivi.
Des familles de victimes dénoncent des "défaillances et des dysfonctionnements"
"Dès le début de l'année 2016, nous avons mis en cause ce qu'on appelle des défaillances, des dysfonctionnements parce que très rapidement nous avons compris et eu connaissance de ce qui s'est passé autour du Bataclan ce soir-là. Le fait qu'il y avait des forces de l'opération Sentinelle qui étaient présentes et qui n'avaient pas agi", a cité Nadine Ribet-Reinhart comme exemple.
Des soldats de la force Sentinelle ont refusé de prêter leurs armes à des policiers qui voulaient intervenir dans le Bataclan sous prétexte qu'ils n'étaient pas en zone de guerre : "Cela ne peut que nous révolter quand on sait que nos enfants étaient partis ce soir-là à un concert et qu'ils ne sont jamais rentrés", a-t-elle affirmé.
Une "incroyable naïveté"
Nadine Ribet-Reinhart a aussi dénoncé les dysfonctionnements des services de renseignements dans la surveillance des terroristes : "Cette bande de meurtriers qui était là le 13 novembre au soir n'était pas là par hasard. Ce n'était pas une fatalité. Ils avaient préparé leur attentat et ils étaient déjà détectés puisque Samy Amimour (l'un des membres du commando) avait eu son passeport retiré et il a pu s'en refaire un (...) C'est incroyable cette naïveté et tout cela, on nous l'a caché", a-t-elle affirmé.
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