13-Novembre : les Eagles of Death Metal en concert à Paris, comme une parenthèse dans le procès des attentats
Le groupe américain était de retour sur scène à Paris, plus de six ans après les attaques du Bataclan, des terrasses et de Saint-Denis. Avec dans le public, mardi, beaucoup des acteurs du procès, parties civiles ou avocats.
C'est avec We Are Family, ce bon vieux tube de Sister Sledge, que les Eagles of Death Metal entrent sur scène, mardi 26 avril à l'Olympia. En plein procès des attentats du 13-Novembre, le groupe Eagles of Death Metal est de retour à Paris, cette fois à l'Olympia. La dernière fois qu'ils avaient mis les pieds dans la capitale, c'était en 2016 pour terminer le concert du Bataclan, interrompu par les terroristes.
Six ans après l'ambiance était bien plus festive mais toujours chargée d'émotion. Dans la fosse, Stéphanie sourit. Elle avait pourtant un peu d'appréhension, juste avant le début du concert. "Ça fait partie de la reconstruction, sortir de ce fichu statut de victime. Je me suis forcée à retourner au Bataclan dès que ça a rouvert. Si on ne se force pas, on ne fait plus rien."
"On est là pour être ensemble"
Au milieu de cette foule de rockeurs, sans sa longue robe noire, cette fois, maître Claire Josserand-Smith. Celle qui, au procès des attentats du 13-Novembre, a réussi à faire parler Salah Abdeslam. Elle défend le chanteur du groupe, Jess Hughes, et elle a passé l'après-midi avec lui. "Je ne vais pas trop en livrer sur son intimité, mais il est en forme ! Il a une pèche d'enfer et il veut offrir un bon concert à tout le monde. Le 13 novembre 2015, sa parole et ses chansons ont été coupées. Là, on va l'écouter jusqu'au bout." Le procès des attentats n'est pas loin dans les esprits. L'Olympia, comme un prolongement de la salle d'audience du Palais de Justice de Paris ? "Ce soir, pas du tout ! On est dans un cadre festif. On est là pour être ensemble, on a vécu des choses collectivement dans cette salle d'audience depuis des mois. On va continuer ce soir et on va bien se marrer."
Yann, lui, est un rescapé de la terrasse du Petit Cambodge, le 13 novembre 2015. Mais il voulait être là ce soir avec les autres. "Quand j'étais aux urgences, je voyais des gens arriver du Bataclan. Je me sens plus que solidaire. Je ne sais pas si on peut dire que c'est une famille, mais il y a beaucoup d'amitiés qui se sont liées. Donc oui, je suis très content d'être ici." Et c'est aussi une respiration par rapport à la lourdeur du procès. "Incontestablement. Tout ça avant les témoignages qui vont reprendre, ça fait du bien."
Depuis le soir de l'attaque, le groupe n'a jamais rejoué à Paris Kiss The Devil, le morceau sur lequel les terroristes sont entrés dans la salle de concert du Bataclan. Stéphanie, elle, s'est tatoué le nom de la chanson sur la cuisse en espérant qu'un jour, ils aient tous le courage, ensemble, de la réécouter.
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