Procès des attentats du 13-Novembre : Salah Abdeslam affirme avoir renoncé à "enclencher" sa ceinture explosive

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
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Salah Abdeslam devant la cour d'assises spéciale de Paris, au premier jour de son interrogatoire au procès des attentats du 13 novembre 2015, mercredi 9 février 2022.  (ELISABETH DE POURQUERY / FRANCE TELEVISIONS)

L'unique survivant des commandos qui ont tué 131 personnes à Paris et Saint-Denis a été interrogé, mercredi, devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Ce qu'il faut savoir

Le voile est-il en train de se lever sur son rôle dans les attentats du 13 novembre 2015 ? Salah Abdeslam a déclaré, mercredi 9 février, au procès des attaques, qu'il avait fait "marche arrière" plutôt que d'"aller jusqu'au bout" et d'"enclencher" sa ceinture explosive. L'interrogatoire du seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 131 morts à Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) s'est terminé en début de soirée.

Ce direct est désormais terminé.

L'accusé minimise son rôle. "Je n'ai tué personne, je n'ai blessé personne", a déclaré Salah Abdeslam en ouverture de son interrogatoire. "Ce que je peux vous dire, c'est que je ne suis pas un danger pour la société", s'est-il encore défendu à la barre.

 Son adhésion au groupe Etat islamique. A ce stade du procès, la cour s'intéresse au basculement dans la radicalité du Français de 32 ans, qui avait une réputation de "fêtard", adepte des casinos et des boîtes de nuit. Devant la cour, il est revenu sur son "adhésion à l'Etat islamique", qui, "au départ", n'était pas motivée par la religion, mais par une opposition au régime de Bachar Al-Assad.

Des attentats en guise de représailles. Salah Abdeslam maintient que les attentats étaient une réponse à "l'agression de la France et de l'Occident", en Syrie, mais aussi en Irak. "Quand [l'EI a] touché des civils, c'était pour marquer les esprits", assure-t-il. 

 Un "perroquet intelligent", selon une expertise psychiatrique. Selon un rapport daté du 30 décembre 2021, Salah Abdeslam est "un humain plutôt ordinaire qui s'est lui-même engagé dans la déshumanisation totalitaire", récitant le bréviaire de l'Etat islamique comme un "perroquet" mais un "perroquet intelligent". Selon les docteurs Daniel Zagury et Bernard Ballivet, qui l'ont rencontré après le début du procès, sa "personnalité antérieure semble ne pas avoir été enfouie". Début novembre, pendant son interrogatoire dit "de personnalité", il avait accepté de répondre à la plupart des questions et décrit sa vie "simple" d'avant, sans pour autant s'épancher.