Procès des attentats du 13-Novembre : la cour d'assises spéciale diffuse un extrait audio de la tuerie du Bataclan
Cette diffusion permet "de se rendre compte d'une autre manière de l'horreur", estime Arthur Dénouveaux, président de Life for Paris.
"Le premier qui se lève, je tire." La cour d'assises spéciale de Paris a diffusé jeudi 28 octobre au procès des attentats du 13-Novembre un court extrait d'un enregistrement audio de l'attaque du Bataclan, à la demande d'une association de victimes. La cour avait déjà diffusé mi-septembre les 30 premières secondes de l'enregistrement audio, dans lequel on entendait un morceau du concert et le début des tirs, mais pas les terroristes. C'est pourquoi Arthur Dénouveaux, le président de Life for Paris, a demandé une nouvelle diffusion, qui permet "de se rendre compte d'une autre manière de l'horreur".
Le président de la cour, Jean-Louis Périès, a fait droit à sa demande et décidé de diffuser un bref passage de l'enregistrement d'un dictaphone resté allumé et qui a capté l'intégralité de l'attaque. Dès le début de cet extrait de quelques minutes, on entend la voix, semblant lointaine, d'un des trois assaillants qui revendique cette attaque "pour la Syrie et l'Irak". Il est aussi question "du président Hollande" et des bombardements commis par les "soldats français et américains". "Nous on bombarde sur terre ici. On n'a pas besoin d'avions nous", dit la voix.
"Vous ne pouvez vous en prendre qu'à votre président"
Puis on entend le son d'un tir, suivi de menaces : "Le premier qui bouge, je lui mets une balle dans la tête. C'est clair ? Celui qui essaie de faire le justicier, je le tue. C'est bien compris ?" lance un assaillant, la voix claire et posée. S'ensuit un autre tir, puis un deuxième. "Vous ne pouvez vous en prendre qu'à votre président François Hollande", lâche, d'un ton toujours monocorde, un jihadiste. "Vous pouvez vous en prendre à votre président. C'est lui qui a mené à ce massacre aujourd'hui et sachez que ce n'est que le début", est-il encore dit dans cet extrait.
Plusieurs tirs sont ensuite entendus, un homme qui crie, et le bruit d'une explosion. "C'est un extrait qui se termine par le déclenchement de la ceinture explosive de Samy Amimour", après l'intervention d'un policier, précise le président de la cour. Sur les bancs, des parties civiles baissent la tête ou se la prennent dans les mains. Certaines s'enlacent. Rares sont celles qui sortent de la salle.
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