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Procès des attentats du 13-Novembre : des victimes du terrorisme rencontrent des lycéens pour témoigner

Des rescapés des attentats du 13 novembre et de l'attaque terroriste dans l'école juive Ozar Hatorah en 2012 sont intervenus dans un lycée du 19e arrondissement de Paris. Objectif : transmettre un message de tolérance et inciter ces jeunes à penser par eux-mêmes.

Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Samuel Adler et Jean-Claude (en noir au centre) reçoivent des oliviers de la paix de la part des élèves du lycée Armand Carrel dans le 19e arrondissement de Paris. (Gaële Joly)

Le 8 septembre, s'ouvre un procès gigantesque : celui des attentats perpétrés le 13 novembre 2015 à Paris. Il va durer un peu plus de sept mois. L’un des rescapés du Bataclan attend beaucoup de ces longs mois d’audience. À l’invitation de l’association française des victimes du terrorisme (AFVT), il est venu témoigner devant les élèves du lycée Armand Carrel, à Paris, en compagnie du père et grand-père de trois victimes de l'attaque terroriste de l'école juive d'Ozar Hatorah en 2012.

Jean-Claude n'esquive aucune des questions, parfois sans filtre, des lycéens. Il a survécu à la tuerie du Bataclan et six ans après, il espère comprendre. "Si je pouvais discuter avec les accusés, cela me ferait du bien, explique-t-il. Je me suis toujours demandé si dans toute cette organisation, il n'y en a pas eu un, ou deux, ou plus qui se sont dit : 'Là, on fait une connerie'..."

Une invitation à réfléchir par soi-même

L’expérience du procès, Samuel Sandler l’a vécu deux fois, le dernier en appel. L’homme a perdu son fils et ses deux petit-fils, assassinés par Mohamed Merah à Toulouse, dans la tuerie de l’école Ozar Hatorah. "J’ai toujours été dans la recherche des derniers instants de vie de mon fils et ses garçons, explique-t-il. Pendant le procès, j’ai appris beaucoup de choses et notamment l’attitude de mon fils Jonathan, qui d’une certaine manière a sauvé l’école d’un terrible massacre parce que l’arme s’est enrayée. Cela me fait terriblement souffrir car on n'en parle pas."

"Si ce qu'on vous raconte aujourd'hui vous permet de réfléchir, de ne rien prendre pour argent comptant, de penser par vous-même, on aura réussi."

Jean-Claude, rescapé du Bataclan

devant les lycéens

Et le message semble bien être passé, notamment auprès de Crystal, 18 ans, très émue. "Leur témoignage était très touchant. Ils m'ont fait réaliser que ne rien faire, c'est laisser l'opportunité aux autres de faire le mal", explique-t-elle.

"Transmettez le message qu'on a essayé de vous faire passer"

C'est la fin de la séance, Samuel Sandler prend une dernière fois la parole : "Ce que je souhaiterais c’est que vous preniez le relais, vous transmettiez le message qu’on a essayé de vous faire passer". Sous les applaudissements, les professeurs du lycée Armand Carrel se lèvent pour leur offrir des oliviers de la paix et des sourires en cadeau, un moment d’échange pour tenter d’adoucir la douleur et le traumatisme.

Des rescapés d'attentats face aux lycéens : reportage de Gaële Joly

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