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Attentats du 13-Novembre : une salle d'audience "à la hauteur des enjeux du plus grand procès jamais organisé en France"

Le procès des attentats du 13 novembre 2015 va s’ouvrir le 8 septembre devant la cour d'assises spéciale de Paris. Une salle a été spécialement construite pour l’occasion. Visite guidée avec le premier président de la cour d'appel de Paris.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Stive
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La salle d'audience construite au sein du palais de justice de l'Île de la Cité à Paris, pour le procès des attentats du 13 novembre 2015. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

C'est une salle sortie de terre en moins de deux ans. D'immenses murs en bois clair, où les écrans et les caméras se mêlent aux statues anciennes. Un espace immense de près de 700 m2 au cœur du Palais de justice de l’Île de la Cité à Paris, qui se devait d'être à la hauteur du procès historique des attentats du 13 novembre 2015.

Vue de l'intérieur de la salle d'audience où se déroulera, à partir du 8 septembre et pour environ neuf mois, le procès des attentats du 13 novembre 2015. (MARGAUX STIVE / RADIO FRANCE)

"Il était indispensable d’édifier une salle d’audience qui respecte le cadre historique de ce Palais de justice, qui permette d’accueillir un très grand nombre de parties civiles, et d’être à la hauteur des enjeux du plus grand procès jamais organisé en France", explique Jean-Michel Hayat, le premier président de la cour d'appel de Paris.  

Un défi judiciaire mais aussi architectural

Dans ce Palais de justice classé monument historique, il a fallu construire une salle sans toucher une seule pierre du bâtiment. Pour Jean-Michel Hayat, il était indispensable que ce procès se tienne dans un lieu de justice : "J’avais été frappé par un collègue qui avait présidé un très grand procès d’un accident collectif, le tunnel du Mont-Blanc. Il était dans une salle adaptée pour ce procès mais ce n’était pas un lieu de justice et, finalement, les magistrats étaient tout petits. Ça ne donnait pas cette impression d’être dans un palais de justice."   

"Là, vous avez bien l’impression de cette solennité qui fait qu’on est, où qu’on soit dans la salle, au cœur du procès."

Jean-Michel Hayat, le premier président de la cour d'appel de Paris

à franceinfo

Ce procès gigantesque débordera pendant les huit mois d'audience un peu partout dans le Palais de justice. Il accueillera des milliers de personnes, près de 1 800 parties civiles, leurs près de 300 avocats et les 20 accusés et leur défense. En plus de la salle principale, 14 autres salles seront également mises à disposition des parties civiles, des proches des accusés mais aussi des journalistes et du public.

Le procès ne bloquera pas les autres affaires

"Il a fallu réfléchir à un dispositif pour permettre au plus grand nombre de suivre les débats, poursuit le magistrat. Pour autant, il n’est pas question de retarder l’appel d’une décision prud’homale ou l’appel d’une décision de divorce. La justice fonctionnera à 100% durant toute cette période."

Jean-Michel Hayat, le premier président de la cour d'appel de Paris.   (MARGAUX STIVE / RADIO FRANCE)

Et pas question de mélanger les publics. Une entrée et un parcours spécifique seront prévus pour le procès des attentats du 13-Novembre. Quant à la salle principale, elle sera démontée d'ici deux ou trois ans mais une autre, du même volume, pourrait bientôt sortir de terre, dans les murs du palais de la Cité. Un espace destiné cette fois à perdurer.

Visite guidée de la salle d'audience construite pour le procès des attentats du 13 novembre avec le premier président de la cour d'appel de Paris et Margaux Stive.

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