Suicide d'un rescapé du Bataclan : la justice ouvre la porte à la reconnaissance d'une 131e victime des attentats du 13-Novembre
Selon les informations du "Parisien", les juges d'instruction ont ouvert la voie à une reconnaissance du statut de victime de Guillaume Valette, rescapé du Bataclan. La cour d’assises devra désormais confirmer cette décision.
Guillaume Valette s'est pendu le 19 novembre 2017, deux ans après les attentats du 13-Novembre. Rescapé du Bataclan, ce jeune homme de 31 ans n'est jamais parvenu à se remettre du traumatisme. La justice vient d'ouvrir la porte à une reconnaissance de son statut de victime, indique samedi 15 juin Le Parisien.
Sur la base d’un rapport médical, les juges d’instruction ont estimé que cet ancien analyste dans un laboratoire scientifique pourrait bien devenir le 131e mort des attentats du 13-Novembre en envoyant aux parents de Guillaume un avis à partie civile pour le procès. Mais le combat de sa famille n'est pas tout à fait terminé, puisque la cour d’assises doit désormais apporter une réponse définitive.
"Un trouble psycho-traumatique caractérisé"
Guillaume Valette avait subi en janvier 2017 un examen médico-légal par le psychiatre du Fonds de garantie des actes de terrorisme et autres infractions. Comme le rapporte Le Parisien, le médecin avait relevé de nombreux troubles et un état qui n'était pas stabilisé : "Ce sujet présente un trouble psycho-traumatique caractérisé, qui reste évolutif, avec de très nombreux évitements, des moments d’anxiété majeure en de nombreuses circonstances."
Après cet examen, l'état de Guillaume va s'aggraver au cours de l'été 2017. Après de nombreuses visites chez son médecin, il est finalement interné en psychiatrie devant son état d'anxiété grandissant. Il met fin à ses jours trois mois plus tard. Ses parents entament alors des démarches, persuadés que le suicide de leur fils est une conséquence de l’attentat.
"Dépression délirante"
L'avocate des parents du jeune homme se tourne vers la psychiatre Catherine Wong, qui diagnostique une "dépression délirante" de Guillaume au moment du suicide. Selon sa lettre de suicide, Guillaume se pense malade d’un cancer de l’œsophage, poursuit Le Parisien. "On peut établir que le traumatisme du 13/11/15 a été responsable d’un état de stress post-traumatique chez M. Guillaume Valette, qui s’est compliqué d’un épisode dépressif majeur", assure la psychiatre. Des arguments qui ont visiblement convaincu les juges.
C’est une avancée considérable.
Josserand Schmidt, avocate des parents de Guillaume Valetteau "Parisien"
Josserand Schmidt, l'avocate de la famille, se réjouit dans Le Parisien de cette décision : "En accueillant la constitution de partie civile de la famille de Guillaume, les juges d’instruction admettent la possibilité du lien de causalité entre l’attentat et son suicide. La discussion médicale se poursuivra devant la cour d’assises qui tranchera lors du procès."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.