Antiterrorisme : quelle surveillance pour les fichés S ?
Comment se déroule l'inscription des personnes en fichier S, et quel type de surveillance est mise en place ? Éléments de réponse.
Crée dans les années 60, la fiche S pour "sûreté de l'État", permet aujourd'hui de surveiller les personnes qui pourraient être une menace pour la sécurité publique. Mais qui décide de l'inscription dans ce fichier ? Chaque semaine, dans toutes les préfectures de France, se tient une réunion stratégique, le groupe d'évaluation départementale. Exceptionnellement, nous avions pu en filmer un à Marseille (Bouches-du-Rhône), il était dirigé par Laurent Nunez, préfet de police devenu aujourd'hui le grand patron du renseignement intérieur français. À ses côtés, des femmes et des hommes qui travaillent pour le renseignement territorial, le renseignement intérieur, ou le renseignement pénitentiaire, accompagnés de la police aux frontières, et de la direction de la gendarmerie. Ce sont eux qui décident ensemble, après évaluation, de l'inscription d'une personne dans l'un des fichiers de renseignement. Il y a aujourd'hui 26 000 personnes fichées S. Ce sont des hooligans, des anarchistes, ou des islamistes radicalisés, qui sont eux près de 10 000.
Valable un an, renouvelable autant que nécessaire
Une fois fichés S, quelle surveillance est mise en oeuvre ? "La surveillance électronique, la communication internet, interception, bien sûr, interception téléphonique, ça peut également être des filatures, une surveillance physique, qui va nécessiter des moyens humains, et ça peut également être des balisages de véhicules", explique Charles Brisard, directeur du centre d'analyse du terrorisme. La fiche S permet aussi de suivre les déplacements à l'étranger d'un individu : elle est valable un an, renouvelable aussi longtemps que nécessaire. Comme c'était prévu pour Radouane Lakdim, certains fichés S sont parfois convoqués par les hommes des renseignements intérieurs. C'est après ce type de convocations que les hommes des renseignements intérieurs peuvent décider d'amplifier ou de cesser leur surveillance.
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