Attentat à Arras : château de Versailles, musée du Louvre, aéroports… Après les fausses alertes à la bombe, le temps des enquêtes
Le château de Versailles et 11 aéroports régionaux ont été évacués, mercredi 18 octobre. Les fausses alertes à la bombe et les fausses menaces d'attentats se multiplient depuis quelques jours. Le phénomène n'est pas nouveau mais il s'amplifie dans le contexte de l'attentat d'Arras qui a eu lieu vendredi 13 octobre.
Ces alertes provoquent tout de suite de grosses frayeurs, comme celle qui a eu lieu dans un lycée parisien dans l'après-midi du mercredi 18 octobre. L'alerte générale avait été donnée après la rumeur de l'agression d'un élève à la machette. D'importantes forces de polices ont été immédiatement mobilisées, les équipes d'intervention de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) se sont ruées sur place mais il s'agissait en fait d'un canular.
C'est un canular de plus puisqu'il y a déjà eu trois évacuations au château de Versailles depuis samedi 14 octobre. Le musée du Louvre a également été concerné. 168 établissements scolaires ont aussi été évacués depuis la rentrée, indique le ministre de l'Éducation nationale. Les médias ne sont pas en reste car les équipes de France 3 à Reims ont dû quitter précipitamment leur bâtiment mardi 17 octobre à cause d'un mail menaçant. Dans la matinée, mercredi 18 octobre, 11 aéroports régionaux ont également demandé aux passagers de quitter les lieux. À Beauvais, ils ont patienté sur les parkings avant de pouvoir regagner les terminaux en empruntant des navettes.
"Il y a un effet média", constate David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale (SNCP). "On est dans un moment où nos compatriotes s'inquiètent puisqu'il y a une recrudescence de menaces. Il y a des attentats qui ont été commis." Dans ces moment-là, se trouvent "à la fois des gens mal intentionnés qui veulent vraiment nuire et qui font des vraies menaces, et ceux qui trouvent ça amusant".
Des démineurs et des chiens du Raid mobilisés
À chaque fois, le retour à la normale prend plusieurs heures et cela mobilise forcément de nombreuses forces de police. Lorsque le musée du Louvre a été évacué samedi 14 octobre, le laboratoire central de la police parisienne a été mis en alerte. Les démineurs ont dû inspecter 60 000 m², soit la taille d'environ six terrains de football. Cela a pris tout l'après-midi et pendant ce temps, le musée est resté fermé au public.
C'est le cas aussi du collège et du lycée d'une cité scolaire à Palaiseau dans l'Essonne qui sont restés fermés tout l'après-midi lundi 16 octobre, le temps pour les policiers de parcourir les lieux. Au château de Versailles, 10 000 visiteurs environ sont évacués à chaque alerte. Des démineurs et jusqu'à cinq chiens du Raid ou de la gendarmerie spécialisés dans la recherche des explosifs sont mobilisés. David Le Bars précise que "toutes" les menaces sont prises au sérieux, "sauf quand vous avez visiblement un hurluberlu dont les propos sont totalement incohérents et où on se rend compte que finalement on a affaire à une très mauvaise plaisanterie". Mais actuellement, "il y a des menaces qui sont avérées, qui arrivent par un canal qui nous oblige à faire le nécessaire" pour protéger le public.
"Ces petits plaisantins seront punis"
C'est ensuite un travail difficile qui commence, celui de retrouver les auteurs. "Ces petits plaisantins, ces petits guignols, qui s'amusent avec ces fausses menaces, seront retrouvés, seront punis", a assuré mercredi le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti. Les personnes qui ont fait les fausses alertes ces derniers jours au château de Versailles n'ont, par exemple, pas encore été identifiées. Les enquêteurs n'ont souvent comme point de départ que l'adresse IP depuis laquelle le mail est parti. L'adresse IP, c'est la signature électronique unique qui se trouve sur chaque ordinateur mais beaucoup d'auteurs de fausses menaces d'attentat parviennent à brouiller les pistes.
Les enquêtes des policiers spécialisés dans le "cyber" se font donc au long cours et portent parfois leurs fruits. "Un appel ou un mail, il y a toujours une signature numérique et on finit toujours, même si ça peut prendre un peu de temps, par retomber sur celui ou celle qui est derrière", affirme David Le Bars, secrétaire général du SNCP.
En septembre par exemple, deux adolescents bordelais d'une quinzaine d'années ont été mis en examen. Ils sont suspectés d'avoir diffusé des alertes à la bombe à 27 reprises dans des lycées. Donner une fausse alerte est puni de deux ans de prison et de 30 000 euros d'amende.
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