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"Là, c'est vrai que ça commence à faire beaucoup" : l'émotion des Niçois après l'attentat à la basilique Notre-Dame

Quatre ans après l’attentat du 14 juillet 2016, qui a fait plus de 80 morts sur la promenade des Anglais, trois personnes ont été tuées dans la basilique Notre-Dame de Nice jeudi 29 octobre.

Article rédigé par franceinfo - Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des Niçois allument des bougies devant la basilique Notre-Dame en signe de recueillement après l'attentat, le 29 octobre 2020. (VALERY HACHE / AFP)

À Nice, des habitants sont venus se recueillir devant la basilique Notre-Dame dans la soirée du jeudi 29 octobre, avant le couvre-feu, et une fois les rues rouvertes au public après l'attentat qui a coûté la vie à trois personnes. 

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Les agents de la police scientifique en blouse blanche sont encore dans l'édifice. La nuit est tombée. À l'extérieur, quelques bougies ont été déposées au pied du lieu de culte. Nadia est venue se recueillir : "Je suis là parce que je suis très en colère avec ce qui s'est passé. Je suis moi-même de conviction musulmane et je n'arrive toujours pas à comprendre ces gens. D'où ils sortent, ces assaillants ? Cet assaillant, c'est juste un type qui est désocialisé de tout, qui est au bout de sa vie et qui pensait faire quoi ? Le bien en quoi ? Je ne comprends pas. Parce que ce n'est même pas porter la religion, c'est rien du tout."

"Il ne faut surtout pas associer l'islamisme à l'islam"

Un moment de recueillement brièvement interrompu par plusieurs dizaines d'hommes venus chanter La Marseillaise, marquer une minute de silence. Puis des cris fusent :

Islam hors de France ! Islam hors de France !

Des manifestants identitaires niçois

Nadia réagit à cette manifestation : "Je peux comprendre que les Français soient en colère avec peut-être notre communauté, mais il faut bien comprendre qu'il ne faut surtout pas associer l'islamisme à l'islam en fait. C'est horrible ce qui se passe et je vis moi-même dans la peur. Je suis en insécurité."

Un sentiment d'insécurité ravivé

L'insécurité, c'est ce que ressent également Sabine. Les scènes de panique aux abords de la basilique lui ont rappelé l'attentat de la Promenade des Anglais : "On a peur, on est mal, on tremble, on n'est pas bien, on regarde autour de nous. Je n'oublierai jamais les 72 heures que j'ai passé à l'hôpital Pasteur, en cellule de crise pour avoir des nouvelles de mes enfants. Je n'oublierai jamais ça. Ces terroristes-là qui rentrent dans une église... Dans une église, c'est qui ? Des personnes âgées qui arrivent très tôt le matin, avant de faire leurs courses, et qui vont faire une petite prière. Et regardez, il nous a foutu en l'air."

La première chose quand on voit des gens courir comme ça, on pense tout de suite au 14 juillet

Sabine, une Niçoise

à franceinfo

Cigarette aux lèvres, Éric tente de faire passer la colère face à ces "deux événements à chaque fois complètement barbares", dit-il. "Pourtant, je suis plutôt du genre calme. Mais là, c'est vrai que j'avoue, ça commence à faire un peu beaucoup. Moi, je ne suis pas baptisé. Je ne suis pas athée non plus. Je suis en dehors de tout ça, moi. Mais là, c'est vrai que ça commence à faire beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup." Les Niçois ont pu se recueillir quelques minutes avant d'être dispersés pour le couvre-feu par la police.

L'émotion des Niçois après l'attentat à la basilique Notre-Dame - Le reportage de Boris Hallier

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