"Je veux que l'enquête continue", réclame Laurence Cornara, la veuve du chef d'entreprise tué par Yassin Salhi
Hervé Cornara avait été étouffé et décapité par son employé en juin 2015 dans l'Isère. Son épouse a répondu aux questions de France 2.
Laurence Cornara reçoit l'équipe de France 2 dans les locaux de l'entreprise fondée par son mari. Cette femme digne et profondément marquée a repris la société avec son fils dès le lendemain de l'assassinat de son époux, le 26 juin 2015. "Je suis arrivée ici, j'ai trouvé ça bizarre, j'ai trouvé sa sacoche, ses clés, donc j'ai appelé la gendarmerie", raconte-t-elle.
Elle a finalement appris la terrible nouvelle par François Hollande quelques heures plus tard. "C'est l'incompréhension et, mon Dieu, c'est surtout les circonstances, la façon dont ça a été fait [...], c'était de l'acharnement, de la barbarie", explique Laurence Cornara, en larmes.
Un besoin de justice
Hervé Cornara avait été décapité et sa tête accrochée sur les grilles d'une usine dans une mise en scène macabre. L'auteur des faits, Yassin Salhi, était un de ses employés. Dans la région, l'émotion avait été immense, six mois après les attentats de janvier. "On a vécu tout ça [...], mais on ne pense pas que ça va nous toucher nous", analyse Laurence Cornara. Elle affirme qu'elle n'avait rien remarqué dans le comportement du salarié. "Je ne vais pas dire maintenant qu'il me semblait bizarre, ce n’est pas le cas. Je ne veux pas faire d'amalgame, j'ai des amis qui sont musulmans", ajoute-t-elle.
Yassin Salhi s'est depuis suicidé en prison, ce que regrette la veuve. "Il a tout détruit, détruit notre vie [...], je veux que l'enquête continue, mon fils avait besoin de ça aussi, de confrontation", explique-t-elle. La famille d'Hervé Cornara souhaite que les investigations aillent jusqu'au bout dans ce dossier, afin de savoir s'il y a eu d'éventuels commanditaires.
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