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Attentat de la rue des Rosiers : l'ancien patron du renseignement français avait négocié un accord avec les terroristes

Un accord entre les terroristes et le renseignement français a été révélé 37 ans après l'attentat, qui a fait six morts et 22 blessés.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'attentat contre le restaurant Jo Goldenberg rue des Rosiers à Paris en 1982 a fait 6 morts et 22 blessés. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

L'ancien patron du renseignement français, Yves Bonnet, a reconnu en janvier 2019 devant un juge avoir passé un accord avec le groupe terroriste responsable de l'attentat de la rue des Rosiers, à Paris, en 1982, a appris vendredi 9 août franceinfo de source proche de l'enquête, confirmant une information du Parisien.

Six morts et 22 blessés

Le 9 août 1982, il y a 37 ans jour pour jour, un commando avait fait exploser une grenade dans le restaurant de Jo Goldenberg, dans le quartier juif du Marais à Paris, au milieu d'une cinquantaine de clients. Deux tueurs étaient ensuite entrés, ouvrant le feu. Composé de trois à cinq hommes armés, le groupe avait ensuite remonté la rue, vidant en direction des passants les chargeurs de leurs pistolets-mitrailleurs. L'attaque avait fait six morts et 22 blessés.

Pas d'extradition

L'attentat a été attribué à un groupe palestinien dissident de l'OLP, le Fatah-Conseil révolutionnaire. C'est avec des représentants de ce groupe que les renseignements français ont passé un accord peu après l'attentat, selon Yves Bonnet. Le pacte prévoyait que les membres du groupe terroriste soient autorisés à venir en France sans risque d'être poursuivis s'ils s'engageaient à ne plus commettre d'attentat sur le sol français. 

Yves Bonnet avait déjà reconnu l'existence de ce "marché non-écrit" en 2018 dans un documentaire sur France 2, mais c'est la première fois qu'il l'admet devant un juge. Interrogé par France 2 vendredi matin, il a dit ne pas regretter cette décision : "Je n’ai pas à regretter une stratégie d’ensemble (...), il fallait sanctuariser la France", a-t-il déclaré.

Dans cette affaire, quatre suspects ont été identifiés. Ils vivent en Jordanie, dans les territoires palestiniens ou en Norvège. Le juge français antiterroriste Marc Trévidic a délivré en 2015 des mandats d'arrêt internationaux contre eux, mais la justice n'est pas parvenue à obtenir leur extradition.

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