Femmes jihadistes : "La terreur n'a pas de profil type"

"La terreur n'a pas de visage." La chercheuse Fatima Lahnaït, auteure du rapport Femmes kamikazes, le jihad au féminin commandé par le Centre français de recherche sur le renseignement, a estimé, samedi 10 septembre, sur franceinfo, que la terreur n'avait "pas de profil type".

Au lendemain de l'annonce du démantèlement en France d'un "commando terroriste" composé de jeunes femmes, Fatima Lahnaït rappelle que le phénomène des femmes jihadistes n'a "absolument rien de nouveau" à l'échelle mondiale. En revanche, "sur notre territoire, c'est une nouveauté, le fait qu'elles passent à l'acte", précise-t-elle.

"Mais qu'est-ce qui les a menées à passer à l'acte ? Pourquoi cherchent-elles à être adoubées par le groupe Etat islamique ? On prête allégeance et, en retour, on s'attend à être reconnu par le groupe Etat islamique", explique-t-elle.

"Un rôle subalterne" et "codifié"

Fatima Lahnaït rappelle malgré tout que, au sein du groupe Etat islamique, les femmes ont "un rôle subalterne". La femme est "mère au foyer, c'est la mère du futur combattant, le soutien moral et affectif pour le combattant. Tout cela est très codifié. Le manifeste des femmes dans l'Etat islamique a été publié et diffusé à partir de janvier 2015 et ça codifie très bien le rôle et le statut de la femme", souligne-t-elle.

La chercheuse note que les leaders de l'organisation Etat islamique n'appellent pas officiellement les femmes à perpétrer des attentats. Un changement de discours n'est pas forcément à attendre : "Les candidats mâles ne manquent pas, donc ce serait vraiment en fonction de la stratégie à adopter, des circonstances sur le terrain qui les amèneraient à changer le mode opératoire des attaques."