Dissolution de Barakacity : les avocats contestent la décision du Conseil d'Etat et annoncent saisir la Cour européenne des droits de l'Homme
L'association humanitaire, accusée d'inciter à la haine par le ministre de l'Intérieur, a été dissoute après l'assassinat en octobre du professeur Samuel Paty, dans les Yvelines.
Le juge des référés du Conseil d'Etat a confirmé, mercredi 25 novembre, la dissolution de l'ONG humanitaire Barakacity. Dissoute en Conseil des ministres le 28 octobre, l'association était dans le viseur de Gérald Darmanin après l'assassinat de Samuel Paty, le professeur d'histoire-géographie décapité dans les Yvelines mi-octobre. Le ministre de l'Intérieur l'accusait d' "[inciter] à la haine, [d'entretenir] des relations au sein de la mouvance islamiste radicale, [et de se complaire] à justifier des actes terroristes."
Dans un communiqué, les avocats mandatés pour contester la décision de dissolution de l'association ont aussitôt annoncé leur intention de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme.
Le juge des référés du Conseil d’État rejette la demande de suspension de la dissolution de l’association @Barakacity. Notre communiqué avec @BourdonWilliam2 pic.twitter.com/af1d81aSs0
— Vincent Brengarth (@v_brengarth) November 25, 2020
Les avocats dénoncent "une dérive autoritaire"
Vincent Brengarth et William Bourdon estiment que le Conseil d'Etat "s'est contenté de donner crédit à l'ensemble des allégations du ministère de l'Intérieur", restant "insensible aux activités humanitaires de l'ONG".
"Des centaines de milliers de donateurs sont dans l'incompréhension", et "47 salariés perdent leur emploi", en pleine crise sanitaire, ont-ils rappelé, déplorant un "affaissement du contrôle" du Conseil d'Etat qui ne fait que se borner "à entériner une décision politique du pouvoir exécutif" et dénonce "une dérive autoritaire" du gouvernement et "l'impuissance" des juges administratifs.
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