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Enseignant décapité : qui est Abdelhakim Sefrioui, figure de l'islam radical, qui fait partie des gardés à vue ?

Abdelhakim Sefrioui avait accompagné le père d'une élève voir la principale du collège, pour se plaindre quelques jours après le cours de l'enseignant au cours duquel il a montré des caricatures de Mahomet.

Article rédigé par franceinfo, Delphine Gotchaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Abdelhakim Sefrioui, lors d'une manifestation organisée par le collectif propalestinien Cheikh Yassine contre "l'ingérence du politique et du Crif dans les affaires du culte musulman", en avril 2010. (MARLENE AWAAD/IP3 / MAXPPP)

Abdelhakim Sefrioui, figure connue de l'islam radical, fait partie des neuf personnes en garde à vue dans l'enquête sur la mort d'un enseignant à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, a appris le service police-justice de franceinfo samedi 17 octobre.

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Abdelhakim Sefrioui, interpellé samedi à Evry avec sa compagne, est fiché au FSPRT (Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste) depuis plusieurs années. Les enquêteurs veulent savoir s'il a pu jouer un rôle dans le passage à l'acte de l'assaillant. C'est lui qui a accompagné le père d'une élève qui avait lancé une mobilisation virulente contre l'enseignant, après un cours sur la liberté d'expression, où deux caricatures de Mahomet ont été montrés aux élèves. Les deux hommes avaient été reçus par la principale du collège Le Bois-d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine, et lui avaient demandé le renvoi du professeur.

C'est une vieille connaissance de l'antiterrorisme français. Depuis une quinzaine d'années, il est dans les radars, remarqué par ses "prêches" antisémites à la sortie des mosquées qu'il juge "infidèles", c'est à dire qu'il estime trop complaisantes avec l'Etat d'Israël. Il appelle aussi depuis des années à des actions violentes contre "l'islam de France".

Fondateur du collectif Cheikh Yassine

En 2004, il fonde le collectif propalestinien Cheikh Yassine (du nom du fondateur du Hamas, tué par l'armée israélienne en 2004). Abdelhakim Sefrioui s'en prend alors violemment à l'imam de la grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, et aussi à Hassen Chalgoumi, l'imam de Drancy (Seine-Saint-Denis), qu'il a contraint à quitter sa mosquée, objet de tensions permanentes. En juillet 2014, il avait participé à Paris à des manifestations pro-Gaza, en scandant des slogans à la gloire du Hamas et du Jihad islamique.

Abdelhakim Sefrioui a fait aussi partie du bureau de campagne de Dieudonné en 2006, lorsque celui-ci envisageait une candidature à l'élection présidentielle. Dans ce bureau se sont côtoyés des militants d'extrême droite, des négationnistes et des islamistes radicaux.

Quel rôle a -t-il joué dans l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine ? C'est ce que tentent de comprendre les enquêteurs. Il a en tous cas attisé les tensions : dans une vidéo où il se présente comme "membre du Conseil des imams de France" et tournée par le père de l'élève, on l'entend déclarer qu'"Emmanuel Macron a attisé la haine contre les musulmans" et que l'enseignant "est un voyou".

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