Hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard : "Il faut que tous les professeurs soient assurés d'avoir le soutien de l'institution et de toute la nation", sur les questions de laïcité, lance une enseignante

Delphine Girard, cofondatrice du Collectif Vigilance collèges lycées et vice-présidente du Comité laïcité république, était invitée, lundi sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
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Les hommages à Samuel Paty devant le collège du Bois d'Aulne, à Conflans-St-Honorine, une semaine après son assassinat, en octobre 2020. (THOMAS MOREL-FORT / HANS LUCAS via AFP)

"Il faut que tous les professeurs soient assurés, en cas de difficultés sur ces sujets liés à la laïcité, aux valeurs républicaines et à l'universalisme, d'avoir le soutien non seulement de l'institution mais aussi de toute la nation", estime, lundi 14 octobre, sur franceinfo Delphine Girard, professeure de Lettres classiques dans le Val-de-Marne, cofondatrice du Collectif Vigilance collèges lycées et vice-présidente du Comité laïcité république, alors qu'un hommage a été rendu à Samuel Paty et Dominique Bernard lors d'une minute de silence observée dans les collèges et les lycées.

Selon Delphine Girard, "ce qui est extrêmement délétère pour la laïcité à l'école, ce n'est pas seulement le couteau des islamistes, mais aussi l'anathème moral auquel on est potentiellement en proie si jamais on est accusés d'islamophobie ou de racisme", lance-t-elle. Or, "la laïcité permet à chacun de s'émanciper, à tout le monde de vivre ensemble", mais parfois "on a peur d'être du mauvais côté de la barrière morale".

"Il y a un avant et un après Samuel Paty"

Delphine Girard se félicite tout de même que l'Education nationale soit "devenue réactive" et sorte du "pasdevaguisme", qui consistait à dire qu'il fallait "régler cela en interne, d'éviter que ça remonte et que ça fasse des vagues", sur les questions liées à la laïcité et au communautarisme. "Il y a une inflexion dans le bon sens qui a été ressentie et on voit que toutes les affaires font l'objet d'une réaction au sein de l'institution", se félicite l'enseignante.

Delphine Girard reconnaît qu'"il y a eu un avant et un après Samuel Paty, au sein de l'Education nationale. Il y a eu notamment, grâce à Jean-Michel Blanquer [ancien ministre de l'Education nationale], des choses qui ont été mises en œuvre pour former l'ensemble de la communauté éducative sur les questions de laïcité, même si on est assez loin du compte", nuance-t-elle. "Il faut que tous les enseignants à un moment donné soient confrontés à cette formation pour qu'ils se sentent outillés quand ils abordent cette question de la laïcité face à leurs classes".

Delphine Girard appelle à ce qu'il y ait un moment instauré au niveau national dans les établissements pour évoquer la laïcité et la liberté d'expression avec les élèves, car "Samuel Paty a été assassiné parce qu'il défendait la liberté d'expression, celle de se parler ensemble, et Dominique Bernard parce qu'il incarnait la transmission des valeurs républicaines". Par conséquent, la professeure de Lettres pense "que, pour leur rendre hommage, il faudrait qu'il y ait une demi-journée dévolue à des ateliers pour expliquer à nos élèves ce qu'est la laïcité, ce qu'est la liberté d'expression et les départir des fausses idées qu'on entend partout".

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