L'association BarakaCity, accusée par Gérald Darmanin de "justifier des actes terroristes", a été dissoute en Conseil des ministres
L'ONG musulmane était dans le viseur du gouvernement depuis l'assassinat de Samuel Paty.
L'association BarakaCity a été dissoute en Conseil des ministres, a annoncé le ministre de l'Intérieur, mercredi 28 octobre. Elle était dans le viseur de Gérald Darmanin après l'assassinat de Samuel Paty, le professeur d'histoire-géographie décapité dans les Yvelines.
L'association BarakaCity a été dissoute en conseil des ministres ce matin.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) October 28, 2020
Comme le détaille le décret que j’ai présenté, elle incitait à la haine, entretenait des relations au sein de la mouvance islamiste radicale, se complaisait à justifier des actes terroristes. A lire pic.twitter.com/GEDAN4S9kT
"Demain, je proposerai la dissolution de BarakaCity", avait prévenu le ministre de l'Intérieur sur France Inter, mardi. BarakaCity est une ONG à but non lucratif, qui a été créée en 2010 dans le Val-d'Oise. Fondée par des musulmans d'inspiration salafiste, elle se présente comme une association humanitaire qui apporte son aide aux populations musulmanes démunies à travers le monde.
"Cette association et son président fondateur, derrière un paravent humanitaire, diffusaient propos antisémites, menaces de mort et apologie de crime contre l'humanité", a déclaré Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, lors du compte-rendu du Conseil des ministres.
L'association va contester la mesure
BarakaCity, dès le 21 octobre, avait dénoncé le "caractère totalement politique et opportuniste" de la volonté du gouvernement après avoir reçu mardi une notification de dissolution de la part du ministère de l’Intérieur. "L'association réitère sa volonté de contester la dissolution administrative et annonce qu'elle saisit d'ores et déjà le Défenseur des droits ainsi que la Commission nationale consultative des droits de l'homme", avaient indiqué ses avocats Vincent Brengarth et William Bourdon.
Outre BarakaCity, le gouvernement vise le CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France) et le collectif propalestinien Cheikh Yassine. Ce dernier a déjà été dissous le 21 octobre. Le CCIF va faire l'objet de mesures dans les prochaines semaines, a averti Gérald Darmanin, mardi, sur France Inter. "Dans les jours qui viennent, d'ici sans doute 15 jours, je proposerai la dissolution du CCIF au président de la République et au Conseil des ministres", a-t-il déclaré, la qualifiant d'"officine islamiste".
Demande d'asile auprès du président turc
"Nous mettons tout en œuvre pour sauver les intérêts de nos bénéficiaires présents dans 26 pays, a réagi BarakaCity sur Twitter à la suite de sa dissolution. Nous demandons l’asile politique de notre ONG à un pays garant de l’intégrité des musulmans."
Peu après, Idriss Sihamedi, le président et fondateur de BarakaCity, a indiqué demander l'asile politique auprès du président turc Recep Tayyip Erdogan pour lui et son équipe, affirmant être la cible de "menaces de mort".
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